Actualités Météo Paris 1er site météo pour Paris et sa région https://www.meteo-paris.com/actualites Wed, 08 May 2024 21:27:47 +0200 <![CDATA[Pourquoi un 8 mai plus gris que prévu dans le nord et en Île-de-France ?]]>

Si l'anticyclone est bel et bien de retour, cette journée du mercredi 8 mai 2024 est restée automnale entre la Belgique et l'Île-de-France. La faute à des nuages bas plus tenaces que prévu. Explications.

 

Un 8 mai automnal dans le nord

Si la grisaille matinale avait été annoncée sur le nord de la France, de la Belgique jusqu'à l'Île-de-France, il était question qu'elle se dissipe en cours de journée pour laisser place à de belles éclaircies en après-midi. Or, il n'en a rien été. Sur les Hauts-de-France, la Haute-Normandie, l'Île-de-France, la Champagne et l'Yonne, une grande partie de cette journée du mercredi 8 mai 2024 s'est déroulée sous un ciel gris en raison d'une grisaille plus tenace qu'initialement prévu.

Image satellite du mercredi 8 mai 2024 en début d'après-midi - via NASA

 

 

Ainsi, l'amélioration espérée en ce jour férié du 8 mai 2024 n'a pas eu lieu dans le nord du territoire. À Paris, la grisaille est arrivée peu avant 7 heures du matin et a perduré durant une bonne partie de la journée, apportant une ambiance automnale. Tout le nord de l'hexagone a connu le même sort. Les habitants des Hauts-de-France et de l'Île-de-France, qui sont tout de même plus de 18 millions, ont vécu un 8 mai bien moins agréable qu'envisagé.

Arrivée de la grisaille sur Paris dès 7 heures du matin ce mercredi 8 mai 2024 - webcam Météo Paris

 

 

Outre l'absence de soleil, cette grisaille tenace a considérablement freiné la progression des températures en cours de journée. Alors que la barre des 20°C devait être atteinte selon les modélisations, grâce au retour des éclaircies, le ciel bâché n'a même pas permis au thermomètre atteindre celle des 15°C. Sur les Hauts-de-France et l'Île-de-France, les températures ont souvent plafonné entre 12 et 14°C, des niveaux 4 à 5°C inférieurs aux normales. Avec les nuages et la fraîcheur, l'ambiance était plus automnale que printanière.

Températures mesurées ce mercredi 8 mai 2024 à 16 heures - Météo Paris

 

 

Pourquoi cette erreur de prévision ?

La prévision des nuages de bas étage est l'une des plus délicates et il n'est pas rare que les modèles s'y trompent. Ce fut le cas pour ce mercredi 8 mai 2024. Si la plupart des scénarios avaient envisagé la présence de cette grisaille en matinée, elle devait se dissiper en cours d'après-midi, sauf sur l'extrême nord (notamment en Flandre). Or, l'air est resté plus humide que prévu dans les basses couches tout au long de la journée, permettant à la grisaille de résister entre la Belgique et le nord de la Bourgogne, en incluant Hauts-de-France et Île-de-France.

Comparaison de nébulosité pour l'après-midi du mercredi 8 mai 2024 entre le modèle et la réalité - via meteociel.fr

 

 

L'explication réside dans le positionnement de l'anticyclone. Regonflant actuellement sur les Îles Britanniques, ce dernier dirigeait un flux de secteur nord sur les régions septentrionales ce 8 mai. Ainsi, c'est un air humide venu de Mer du Nord qui s'infiltrait sur le nord de l'hexagone. Cette humidité - qui avait été sous-estimée par les modèles - a entretenu la grisaille, lui permettant de se maintenir durant une grande partie de la journée. D'ailleurs, on observe bien sur l'image satellite que la zone concernée par la grisaille tenace est littéralement celle alimentée par le flux de nord humide, droite comme un i entre la Flandre et l'Yonne.

Situation météo en Europe ce mercredi 8 mai 2024 - Météo Villes

 

 

L'intérêt des prévisions expertisées sur Météo Villes

Les nuages bas figurent parmi les plus difficiles à prévoir, même à très courte échéance. Là est tout l'intérêt de Météo Villes. Nos prévisions sont vérifiées et constamment réévaluées par nos prévisionnistes, au contraire des prévisions automatiques consultables sur 99% des sites et applications. Cela nous a permis de modifier nos prévisions dès ce mercredi matin et d'annoncer une journée bien plus nuageuse (et donc plus fraîche) que prévu pour les 12 millions d'habitants de Paris et de l'Île-de-France, tandis que la météo des applications mobiles continuait d'annoncer un temps ensoleillé et doux, dicté par le modèle de prévisions.

Comparaison des prévisions automatiques de l'appli sur iPhone et de nos prévisions expertisées sur Météo Paris

 

La météorologie n'a jamais été, n'est pas et ne sera sans doute jamais une science exacte, tant un minuscule grain de sable dans l'équation peut changer la donne. L'expertise humaine joue un rôle primordial car seul l'œil humain est en capacité de comprendre les erreurs des modèles et de s'y adapter en corrigeant le tir si besoin.

 

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<![CDATA[Réchauffement climatique : du tout et du n'importe quoi]]>

Avec la séquence fraîche et humide entre la mi-avril et le début du mois de mai 2024, certains en ont profité pour remettre en cause le réchauffement climatique. Il est important de remettre l'église au centre du village.

 

Nombreux commentaires climato-sceptiques

Entre la mi-avril et le début de ce mois de mai 2024, les conditions météorologiques souvent très fraîches et humides ont réveillé les climato-sceptiques. Nous avons reçu des commentaires ironisant sur le réchauffement climatique sous de nombreuses publications évoquant la fraîcheur, la pluie ou la neige en montagne. Certains commentaires sont simplement moqueurs quand d'autres sont plus virulents. Dans les faits, nous sommes habitués à lire ces réactions dès que les températures passent en dessous des normales de saison.

De nombreux commentaires ironisent sur le réchauffement climatique - compte X Météo Villes

 

 

Juger l'évolution du climat à courte échéance

La première erreur que commettent ceux qui remettent en cause le réchauffement climatique est de juger le climat sur une courte échéance. En effet, l'évolution du climat ne se juge qu'au travers de longues périodes, a minima sur plusieurs années mais surtout sur plusieurs décennies. Même avec un climat qui se réchauffe, rien n'empêche de vivre des séquences très fraîches comme ce fut le cas entre la mi-avril et le début du mois de mai 2024. Il suffit de prendre un peu de recul pour se rendre compte que les anomalies fraîches sont largement minoritaires comparativement aux anomalies chaudes. Rien qu'en 2024, les températures ont été bien plus souvent au dessus de la norme comme en témoigne le graphique ci-dessous... Quelques jours de fraîcheur ne sont pas une tendance de fond.

Indicateur thermique national par rapport à la normale en 2024 - via infoclimat.fr

 

 

Se focaliser sur une seule région

Si l'évolution du climat ne se juge pas sur une courte échéance, elle ne se juge pas non plus en ne se focalisant que sur une région en particulier. Or, c'est une erreur que commettent souvent les climato-sceptiques. L'année 2023 en est un très bon exemple puisqu'elle fut fraîche entre l'Islande et la Scandinavie où certaines régions ont même connu un léger déficit thermique. Islandais ou Norvégiens pourraient donc être tentés de remettre en cause le réchauffement climatique. Pourtant, lorsque l'on considère l'ensemble de l'Europe, on constate une vaste anomalie chaude qui a d'ailleurs concerné une grande partie du globe puisque 2023 fut l'année la plus chaude sur Terre ! Là aussi, une anomalie fraîche locale n'est pas un constat général.

Écart à la normale des températures en seconde quinzaine d'avril 2024 - via JMA

 

 

Ne pas considérer l'intensité des anomalies

Dans un climat qui se réchauffe, nous sommes devenus de plus en plus exigeants vis à vis des conditions météorologiques, notamment au printemps lorsque nous aspirons à sortir. Ainsi, la moindre anomalie fraîche est particulièrement mal perçue, même si elle n'est pas exceptionnelle. C'est un fait : les records de froid sont infiniment plus rares que les records de chaleur. D'ailleurs, la deuxième quinzaine d'avril 2024 fut un bon exemple de cette différence d'intensité entre les anomalies. Concerné par une météo très fraîche, l'ouest de l'Europe a enregistré un déficit thermique de 2 à 4°C "seulement" tandis que l'est du continent et l'ouest de la Russie battaient records sur records avec des valeurs 6 à 10°C supérieures aux normales sur 15 jours ! L'anomalie fraîche fut assez banale lorsque l'anomalie chaude fut exceptionnelle.

Écart à la normale des températures en seconde quinzaine d'avril 2024 - via JMA

 

 

Une mauvaise compréhension de notre climat

Pour beaucoup, qui dit printemps dit soleil et températures douces. Or, cette perception très réductrice de ce qu'est la saison printanière en France est fausse. Sous notre climat tempéré, le printemps a toujours été une saison de transition et de contrastes thermiques. En cette saison, il est normal d'assister à une alternance de périodes de douceur et de coups de fraîcheur (voire de froid). De plus, le réchauffement climatique nous rend de plus en plus exigeant. À force de vivre des périodes estivales précoces durant la saison printanière, les amateurs de temps chaud finissent par croire qu'elles sont la norme, accueillant avec beaucoup de négativité les séquences fraîches survenant à cette période de l'année.

Une météo fraîche et humide au printemps engendre d'importantes frustrations - image d'illustration

 

 

Le rôle des médias qui mélangent tout

Il faut admettre que les médias peuvent participer - malgré eux - à une forme de défiance vis à vis du réchauffement climatique. En effet, il n'est pas rare de les voir attribuer n'importe quel phénomène météo au réchauffement, même lorsqu'il n'y a aucun lien établi. Au printemps dernier, on pouvait lire qu'une avalanche meurtrière dans les Alpes avait été provoquée par le réchauffement, alors que ce phénomène a toujours fait partie des aléas climatiques du printemps. C'est aussi régulièrement le cas avec les tempêtes et les orages, que l'on dit de plus en plus nombreux. Or, aucune étude climatologique n'a pour l'instant permis de démontrer que la fréquence de ces phénomènes augmente avec le réchauffement climatique. S'il est important d'alerter sur le réchauffement, il faut aussi veiller à rester factuel et ne pas exagérer afin d'éviter d'alimenter la défiance.

Une météo fraîche et humide au printemps engendre d'importantes frustrations - image d'illustration

 

 

Non, il ne faisait pas plus chaud lors de l'optimum médiéval

C'est un argument climato-sceptique qui revient souvent : il aurait fait plus chaud lors de l'optimum médiéval entre l'an 900 et l'an 1300 après Jésus Christ. Sauf que les plus récentes études montrent le contraire. Comme l'illustre le graphique ci-dessous, les températures enregistrées lors de l'optimum médiéval étaient - au mieux - légèrement au dessus des normales de la période 1961-1990. Cela veut donc dire que lors des décennies les plus chaudes du Moyen-Âge, les températures étaient semblables à celles observées dans les années 1990. Or, la température mondiale a considérablement augmenté depuis le début du XXIème siècle. Depuis une vingtaine d'années, nous sommes désormais bien au dessus de l'optimum médiéval et la différence s'accroît à grande vitesse.

Reconstitution des températures de l'hémisphère nord depuis l'an 700 après Jésus Christ - via GIEC

 

 

S'ils se servent de l'optimum médiéval pour nier le réchauffement climatique ou affirmer qu'il n'a aucune origine humaine, les climato-sceptiques oublient de se pencher sur les échelles. En effet, il suffit de regarder la vitesse inédite avec laquelle la température mondiale grimpe ces dernières décennies pour comprendre le rôle de l'activité humaine sur l'évolution du climat. Le réchauffement de l'optimum médiéval fut nettement moins fort mais également beaucoup plus lent, s'étalant sur plusieurs siècles. La rapidité à laquelle augmente la température mondiale est la différence majeure entre un cycle naturel et un dérèglement d'origine anthropique.

Évolution de la température de l'hémisphère nord depuis 2000 ans - via Olivier Berruyer / www.les-crises.fr

 

 

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<![CDATA[Météo enfin plus agréable pour ce pont de l'Ascension, mais pour combien de temps ?]]> Retour du beau temps pour le pont de l'Ascension : 

Après un week-end de nouveau humide et instable sur la France et un début de semaine encore perturbé, le beau temps va faire son retour dans les prochains jours sur notre pays.

Les hautes pressions vont en effet s'affirmer d'ici le milieu de semaine par l'Atlantique, s'imposant sur une large partie de l'Ouest de l'Europe, dont la France, en seconde partie de semaine.

Animation des geopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 6 au 12 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Ainsi, les pluies et averses, encore fréquentes en ce début de semaine vont peu à peu s'éloigner, assurant enfin le retour d'un temps plus sec et ensoleillé à partir de mercredi sur la quasi-totalité de la France. Ce temps calme et sec devrait ensuite perdurer jusqu'au week-end, même si on surveillera un risque d'instabilité près des reliefs à partir de samedi.

Animation des cumuls de précipitations en 24h sur la France du 6 au 12 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Outre le retour d'un temps plus ensoleillé, les températures vont également repartir à la hausse et la fraîcheur de ce début de semaine laissera place à un ressenti bien plus doux dès mercredi/jeudi, parfois même chaud en fin de semaine sur le Sud et notamment le Sud-Ouest du pays.

Animation des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 6 au 13 mai 2024 – Via TropicalTidits

 

Un pic de douceur/chaleur est en effet attendu en fin de semaine sur la France avec des maximales dépassant régulièrement les 21 à 23°C au Nord, parfois plus de 25-26 voire 27°C au Sud, notamment durant le week-end.

 



Températures maximales envisagées pour la fin de semaine du 6 au 12 mai 2024 – Météo-Villes

 

Une période de répit après plusieurs mois très humides et perturbés

Ce pic de douceur ne s'annonce pas véritablement exceptionnel sur notre pays, notamment pour la période. Toutefois, celui-ci contrastera fortement avec la fraîcheur récurrente que nous connaissons depuis la mi-avril.

Evolution de l'indicateur thermique national depuis le 1er mars 2024 – Infoclimat.fr



De plus, le retour d'un temps enfin plus calme et surtout ensoleillé durant plusieurs jours est également notable, de nombreux français étant impatients de voir le printemps s'installer après des mois de temps très perturbé.

 

Le manque de soleil se fait en effet sentir depuis le début du printemps météorologiques et les mois de mars et avril ont tout deux été déficitaires à ce niveau sur la majorité de la France, respectivement -13 et -7%.

 

Ensoleillement en France en mars et avril 2024 - Météo-Villes

 

Concernant la pluie, la France subit une succession impressionnante de perturbations plus ou moins actives apportant des pluies récurrentes et même des inondations parfois notables depuis l'automne 2023. La faute à un flux océanique ne voulant pas se stopper durablement sur l'Ouest de l'Europe et des hautes pressions restant soit trop au Nord, soit trop au Sud de notre pays.

Anomalie de pressions en Europe de novembre 2023 à mars 2024 - via climatereanalyzer.org
 

Ainsi, la situation contraste fortement avec les années précédentes pour ce printemps 2024. Depuis 2019, les hautes pressions se montraient en effet bien plus récurrentes durant cette période avec des séquences sèches et calmes bien plus durables alors que c'est l'inverse qui se produit cette année.

 

Pluviométrie moyenne en France du 1er janvier au 30 avril de 2019 à 2024 - graphique infoclimat.fr

 

Un répit temporaire ?

Toutefois, il est important de noter que ce retour du beau temps devrait une nouvelle-fois s'avérer trop temporaire. Les principaux modèles de prévisions envisagent en effet le retour de l'influence océanique dès la fin du week-end avec une dégradation orageuse sur notre pays en journée de dimanche suivie par un temps de nouveau bien plus humide et de températures repartant à la baisse sous l'influence océanique.

Situation atmosphérique envisagée pour le lundi 13 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Ainsi, la semaine du 13 au 19 mai pourrait de nouveau se montrer humide et instable sur notre pays, en témoignent les anomalies de précipitations envisagées par le modèle européen sur cette période.

 

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe pour la semaine du 13 au 19 mai 2024 – ECMWF

 

Pas de retour durable d'un temps printanier donc sur notre pays. Si la seconde partie de semaine s'annonce très agréable et calme sur la totalité de la France, un temps plus humide pourrait de nouveau rapidement reprendre le dessus dès la semaine prochaine, à l'image de ces derniers mois excessivement perturbés.

 

 

 

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<![CDATA[Suivi des orages du dimanche 05 mai 2024 en France]]> Ce dimanche 05 mai 2024, des orages parfois forts sont attendus dans le pays. Nous vous proposons ici une prévision des orages accompagnée d'un suivi de la situation.

 

Une dépression approche de la France par l'Ouest et entraîne à l'avant une remontée d'air chaud et humide. Ces conditions, arrivés en mai, sont favorables au développement d'orages plus estivaux. Une activité électrique parfois forte et de la grêle sont attendus dans un axe allant du Sud-Ouest au Nord-Est et plus particulièrement de l'Occitanie à la Bourgogne.

 

 

Risque orageux global ce 05 mai 2024 en France - MeteoVilles

 

 

Les prévisions brutes voient particulièrement bien le risque orageux sur le pays avec comme ici, la carte des réflectivités radar maximales, les orages apparaissent en orange et rouge.

 

 

Prévisions brutes Arome, réflectivité radar maximale - Meteociel

 

 

Les orages sont également visibles sur la simulation d'image satellite IR colorisée. Plus les sommets sont froids, plus ils tendent vers le rouge. Cela fait apparaître les sommets des nuages de type "cumulonimbus" sous forme de boules rouges. Ces nuages sont porteurs d'orages.

 

 

Simulation image satellite IR colorisée Arome - Meteociel

 

 

Deux zones orageuses principales sont à surveiller

 

 

La Bourgogne

 

En Bourgogne, principalement dans une zone située de part et d'autres d'une ligne Moulins - Dijon, les conditions sont favorables à l'apparition d'orages dits "supercellulaires". En effet, 3 vents différents se rencontrent sur cette zone.

- Un vent de Sud-Sud-Est chargé d'humidité depuis la Méditerranée, canalisé par le Val de Saône.

- Un vent de Sud-Ouest chaud et plus sec, issu du foehn du Massif  Central.

- Un vent de Nord-Nord-Ouest venu de la Manche, plus frais.

La rencontre de ces 3 vents favorise la mise en rotation des orages qui se produiront dans cette zone, plus particulièrement en début d'épisode sous les premiers déclenchements (entre 15h et 18h) quand l'énergie et l'espace disponibles seront à leur maximum. L'organisation interne de ces orages permet le développement localisé de phénomènes plus virulents que des orages classiques en terme d'activité électrique, grêle, rafales...

 

 

Convergence des vents favorables aux orages supercellulaires - Meteologix - Edition MeteoVilles

 

 

 

Réaction du SCP (Supercell Composite Parameter) illustrant le risque de développement d'orages supercellulaires - Meteologix

 

 

 

De l'Occitanie au Sud Auvergne

 

Dans cette zone, le contexte météorologique est moins complexe. Il s'agit du passage d'un front froid arrivant sur le vent d'Autan plus doux entraînant une convergence de deux vents. Les orages devraient prendre un caractère de grappes ou ligne de grains. Localement, une cellule orageuse plus isolée et alimentée pourrait produire des phénomènes orageux sévères mais le risque semble plus diffus (mais aussi sur une zone plus vaste) qu'en Bourgogne.

 

 

 

Convergence des vents favorables aux orages linéaires / clusters. Un faible risque supercellulaire est présent sur le Sud de la Haute Garonne principalement - Meteologix - Edition MeteoVilles

 

 

Suivi

 

14h15: Développement des premières cellules orageuses à l'Est de Bordeaux et dans la région de Nancy. De fortes averses convectives sont aussi observées sur le Nord de l'Auvergne (Montluçon) et sur les hauts plateaux de la Loire jusqu'à Saint-Etienne.

 

Image radar - Meteociel

 

15h00:

- Des orages isolés modérés se forment en Allier en prennent la trajectoire de la Bourgogne. Aucune circulation n'est encore observée à ce stade. L'évolution sera rapide durant la prochaine heure.

 

Suivi des cellules orageuses en Allier à 15h - Meteologix

 

- Dans le Sud-Ouest, les cellules orageuses se multiplient de façon anarchique. L'activité électrique y est plus importante à l'heure actuelle. Un risque de grêle commence à apparaître sous les cellules orageuses les plus actives.

 

Suivi des cellules orageuses dans le Sud-Ouest à 15h - Meteologix

 

 

16h00:

 

Des orages localement forts concernent le Sud Ouest, notamment deux cellules entre Bergerac et Villeneuve sur Lot. Dans l'ensemble, la dégradation orageuse reste relativement désorganisée et aucun phénomène violent n'a encore été relevé.

 

Image radar - Meteociel

 

Les cellules orageuses entre Bergerac et Villeneuve sur Lot dévient légèrement du flux principal, ce qui leur permet de bénéficier d'un meilleur apport d'énergie.

 

Suivi des cellules orageuses dans le Sud-Ouest à 16h10 - Meteologix

 

 

Suivi des cellules orageuses à l'échelle nationale à 16h10 - Meteologix

 

 

16h30:

 

Au Sud-Est de Bourges, une première cellule orageuse présentant une rotation est apparue. Elle apparaît sous la forme d'un dipôle rouge et vert au radar doppler

 

Localisation de la cellule orageuse en rotation à 16h35

 

Animation de l'image doppler à la formation de cette cellule orageuse en rotation (16h05-16h30) - Meteologix

 

16h50

 

Structure supercellulaire observée à Nérondres (18) au Sud-Est de Blois sous la réflectivité sus-mentionnée.

 

Image >>> Etienne Farget @EtienneFargetMC (Twitter)

 

Un nouvel orage supercellulaire est probablement en cours dans le Sud de la Nièvre (58).

 

Avis d'orage fort sur le Sud de la Nièvre (58) - Meteologix

 

L'orage, vu depuis le Nord Est de l'Allier présente une rotation très marquée

 

Video accélérée à retrouver  >>>ICI

Image doppler associée présentant ce même dipôle caractéristique.

Image doppler de la Nièvre à 16h55 - le dipôle se trouve au Sud du département - Meteologix

 

 

 

Dans le Sud-Ouest, des orages forts sont présents et s'apprêtent à aborder la région Occitanie par l'Ouest.

 

Suivi des cellules orageuses dans le Sud-Ouest à 16h55 - Meteologix

 

 

17h15

 

 

Premier report d'orage violent en France, sous la nouvelle probable supercellule dans le Sud de la Nièvre. Une autre des caractéristiques notables de ces orages est leur déviation par rapport au flux directeur (en blanc). La flèche rouge indique la direction de cet orage. La flèche orange, celle de l'orage précédent (déviation moins marquée).

 

 

Suivi des cellules orageuses en Bourgogne à 17h05 - Meteologix

 

Suivi des cellules orageuses à l'échelle nationale à 17h05 - Meteologix

 

 

18h00:

 

Les orages les plus forts concernent toujours la Bourgogne avec quelques cellules au potentiel greligène élevé. Dans le Sud-Ouest, la zone orageuse principale se décale vers le Massif Central. Une nouvelle salve orageuse aborde ce secteur par le Pays Basque, ces orages devraient concerner l'ensemble de l'ancienne région Midi-Pyrénées et Toulouse dans les prochaines heures.

 

Suivi des cellules orageuses à l'échelle nationale à 18h00 - Meteologix

 

 

Dans l'ensemble, le risque de phénomènes violents diminue, les orages commencent à se faire envelopper dans les pluies (moins de chaleur et donc d'énergie disponible).

 

 

20h

 

La dégradation perd en intensité dans le Nord Est et se noie dans les pluies, tout comme en Bourgogne ou en Auvergne. Seul le Sud-Ouest conserve une activité importante avec une ligne d'orages forts qui prend la direction de Toulouse.

 

Toutefois, au niveau de la frontière Franco-Allemande, une supercellule particulièrement esthétique est observée avec une base nuageuse caractéristique. Source des images: Meteo Suivi Alsace

 

 

 

Suivi des cellules orageuses en Haute Garonne à 20h - Meteologix

 

 

Suivi des cellules orageuses à l'échelle nationale à 20h00 - Meteologix

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/suivi-des-orages-du-dimanche-05-mai-2024-en-france
<![CDATA[Bilan météo et climatique d'avril 2024 : un mois de contrastes, entre fraîcheur et chaleur]]>

Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un bilan climatologique du mois écoulé. Place donc au bilan cartographié du mois d'AVRIL 2024 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*. Les statistiques sont calculées sous la moyenne climatique officielle de la période 1991-2020.

 

Le bilan de ce mois d'avril 2024 est à nouveau excédentaire. Avec un indicateur thermique d'environ 12.3°C (soit une anomalie de +0.6°C par rapport à la moyenne 1991-2020), il s'agit déjà du 27e mois consécutif sans repasser sous les moyennes de saison. Cette série entamée au début de l'année 2022 se poursuit donc de manière inédite. Des températures bien éloignées du trio de tête constituée des années 2007 (+3.1°C), 2011 (+2.8°C) et 2020 (+2.2°C).


Moyenne de l'indicateur thermique national en avril depuis 1946 - Infoclimat

 

Toutefois, ce bilan cache un énorme contraste. Car en effet, si ce mois semble doux de prime abord via cette statistique, les écarts ont été saisissants entre la première et la seconde partie du mois.

La première moitié a été très printanière voire même par moment pleinement estivale. Du 1er au 15 avril, l'anomalie thermique a atteint +3.5°C à l'échelle nationale. Deux coups de chaud ont été observés durant le week-end du 6-7 avril (>>) et les 13-14 avril (>>). Des centaines de records ont été battus avec le seuil des 30°C dépassés sur plusieurs régions. Avec 33.9°C à Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques), le record de chaleur national pour un mois d'avril a même été amélioré.

 

Mais la seconde partie du mois a été d'un tout autre acabit avec le retour d'un temps nettement plus frais, parfois froid selon les secteurs. Entre le 16 et le 30 avril, l'anomalie thermique a chuté cette fois -2.2°C sous les moyennes saisonnières. Avec au programme de la neige jusqu'à basse altitude, et malheureusement le retour de gelées en plaine (>>), ayant occasionné des dégâts sur l'agriculture, la végétation ayant été trop en avance à la suite de la chaleur du début de mois (>>).


Anomalie de la température quotidienne en avril 2024 en France - écart à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat

 

Malgré ces importants contrastes, l'ensemble des stations de notre panel ont terminé ce mois d'avril en excédent thermique (ou pile dans leurs moyennes), la période de chaleur ayant trop fortement pesé dans la balance. En Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne- Rhône-Alpes, Languedoc, sud du Massif-Central ou encore dans le sud de la Bretagne, les excédents ont été globalement faibles, terminant entre 0 et +0.5°C (0.0°C à Besançon, +0.1°C à Mâcon, +0.2°C à Lyon, +0.4°C à Millau et Lorient).

Il faut regarder au niveau du réseau secondaire pour retrouver des stations en déficit, avec -1.3°C à Altier (Lozère), -1.1°C au ballon de Servance (Haute-Saône), -1.0°C à Belmont (Bas-Rhin).

 

Sur une large bande s'étendant des Pyrénées aux Hauts-de-France en passant par l'Aquitaine ou le Centre-Val-de-Loire, cet excédent est un peu plus prononcé, fluctuant autour de +1°C (jusqu'à +1.3°C à Brive et Poitiers, +1.4°C à Calais). La Côte Provençale, une partie des Côtes d'Armor, ainsi que la Corse occidentale ont aussi bénéficié de températures clémentes avec +1.4°C à Hyères et +1.5°C à Ajaccio. Les maximums sur le réseau secondaire sont de +1.9°C à Valbonne (Alpes-Maritimes) et de +2.2°C à Pommerit-Jaudy (Côtes d'Armor).

 

 

Après un mois de mars excessivement arrosé (près de deux fois plus de pluie qu'un mois de mars habituel), avril 2024 a été comme pour les températures bien plus contrasté. Un contraste qui se traduit par un bilan assez proche de la moyenne : un léger déficit de -5% sur notre panel national.

 

Après un week-end de Pâques très humide et marqué par des crues majeures (plusieurs tronçons en vigilance rouge >>), la première moitié du mois a été globalement calme. Sous la chaleur, la journée du 8 a toutefois été le témoin d'une dégradation orageuse de type "estivale" particulièrement active aussi tôt dans la saison (>>). La toute fin du mois a également été arrosée, notamment à partir du 27 avril avec une nouvelle situation orageuse suivie d'un épisode cévenol et Méditerranéen (>>)

 

Globalement, la France a été coupée en deux avec une pluviométrie dans l'ensemble excédentaire sur le nord de la France, où seules une portion de la Normandie, la Bourgogne ou encore l'Alsace ont récolté des pluies déficitaires (-37% à Dijon, -48% à Caen, -54% à Colmar). En Ile-de-France, Hauts-de-France, dans les Ardennes ou en Moselle, l'excédent à dépassé les +30 à +50% (+39% à Paris, +40% à Nancy, +57% à Saint-Quentin). C'est toutefois dans le sud du Massif-Central, sur la Côte d'Azur ainsi que dans Centre-Est où les pluies ont été les plus significatives avec un épisode en fin de mois ayant abouti à un record de précipitations sur 24h à Lyon, amenant à un excédent de +110%. A noter que les pluies ont ENFIN concerné le Roussillon lors des derniers jours du mois. Perpignan termine dès lors sur une note positive avec un excédent de +30% !

 

Du côté des régions déficitaires, le quart Sud-Ouest, le Languedoc, l'intérieur provençal ainsi que la Corse ont terminé très loin de leurs normes pluviométriques mensuelles avec -30 à -60% selon les villes, voire localement -70 à -80% près de la Méditerranée (-79% à Ajaccio, -80% à Marseille-Marignane). Sur le réseau secondaire, les extremums vont de +130% à Nielles-les-Blequin (Pas-de-Calais) jusqu'à -83% à Cassis (Bouches-du-Rhône).

 

En termes de cumuls, les principaux excédents pluviométriques allant du Sud du Massif-Central à la Franche-Comté se sont traduits par des cumuls supérieurs à 100mm. Des précipitations qui ont touché ces secteurs notamment durant la journée du 28 avril, avec un record pour la ville de Lyon où il est tombé 98mm en l'espace de 24 heures, portant le cumul mensuel à 145mm (>>).

Les nouvelles séquences pluvieuses en Cévennes durant Pâques mais aussi en fin de mois ont toutefois apporté les cumuls les plus marqués de métropole sur le réseau secondaire : jusqu'à 324mm à La Souche (Ardèche) où il était déjà tombé plus de 900mm le mois précédent.

 

Pour les régions les moins arrosées, il fallait notamment se situer dans le Calvados (28mm à Caen), en Alsace (20mm à Colmar), en plaine Languedocienne ou l'intérieur provençal (25mm à Nîmes, 22mm à Montpellier, 10mm à Marseille-Marignane), en Champagne et Bourgogne (36mm à Dijon, 32mm à Troyes) ou encore en Corse (11mm à Ajaccio). Le cumul le plus faible sur le réseau secondaire est pour la ville de Marseille, avec 8mm au palais Longchamp.

 

Bouclons ce bilan par l'ensoleillement. A l'échelle nationale, ce mois d'avril se termine sur une note légèrement déficitaire de -7% sur notre panel de stations. Mais comme pour les deux autres paramètres décrits précédemment, l'ensoleillement n'a pas échappé à la règle de ces grands contrastes.

 

Car en effet, toutes les régions n'ont pas été logées à la même enseigne, avec une France à nouveau coupée en deux de manière notable. Sur la moitié Nord, c'est bien la grisaille qui a souvent dominé, avec des déficits parfois très marqués proches de -30% dans le Grand-Est et en Bourgogne-France-Comté (-29% à Dijon, -31% à Charleville-Mézières, -33% à Besançon). La région Rhône-Alpes n'a pas non plus bénéficié d'un ensoleillement optimal, avec un déficit supérieur à -20% en région Lyonnaise et sur le nord de la chaîne Alpine.

 

C'est sur le littoral Provençal, en Corse, au pied des Pyrénées et sur l'Aquitaine qu'il fallait se rendre pour retrouver un ensoleillement excédentaire durant ce mois d'avril, dépassant par endroit la moyenne de +10% à +20% (jusqu'à +18% à Tarbes, +19% à Ajaccio, +20% à Biarritz).

 

Du côté des régions déficitaires, ceci s'est traduit par un ensoleillement inférieur à 150 heures sur la quasi-totalité des villes situées au nord de la Seine (140h à Paris, 133h à Rouen, 121h à Charleville-Mézières). Le dégradé Nord-Sud est ensuite progressif, et la barre des 200 heures a été atteinte (où approchée à quelques heures près) sur l'Aquitaine, l'Occitanie, la région PACA et la Corse.

 

C'est une nouvelle fois près de la Méditerranée où vous avez pu profiter de l'ensoleillement le plus généreux, dépassant même les 250 heures (251h à Bastia, 252h à Nice, 275h à Marseille-Marignane et à Ajaccio pour les deux stations les plus ensoleillées du pays en ce mois de mars 2024

 

Récapitulatif : 

 

PANEL DE 73 STATIONS

Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourg-Saint-Maurice, Bourges, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Châteauroux, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Auban, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Rouen, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.

 

Température – pluviométrie (absence partielle ou totale de données d’ensoleillement) :
Abbeville, Hyères, Lille, Metz, Romorantin.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/bilan-meteo-et-climatique-d-avril-2024-un-mois-de-contrastes-entre-fraicheur-et-chaleur
<![CDATA[À quand le retour d'un vrai beau temps durable ?]]> Encore de l'humidité dans les prochains jours :

Le temps humide et perturbé ne semble pas vouloir quitter durablement notre pays depuis la seconde moitié de l'automne 2023 avec des perturbations s'enchaînant à un rythme effréné, apportant d'abondantes précipitations et même parfois des inondations majeures.

 

Ce type de temps persiste en ce début mai 2024 sur notre pays avec là encore des pluies, averses et orages fréquents sur de nombreuses régions, entraînant parfois des inondations une nouvelle-fois, le tout accompagné d'une fraîcheur indigne de la période depuis les environs de la mi-avril.

Crue de la Vie à Vimoutiers (61) au matin du jeudi 2 mai 2024 - photo Gilles Boivent

 

Notre pays reste en effet sous l'influence de petits creux dépressionnaires et gouttes froides stagnant sur l'Ouest de l'Europe cette semaine, une situation qui devrait perdurer au moins jusqu'en début de semaine prochaine.

Animation des géopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 3 au 8 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Ainsi, les pluies et averses vont rester fréquentes dans les prochains jours sur notre pays, notamment entre dimanche et lundi avec le passage d'un front actif entre le Sud-Ouest et le Nord-Est du pays, apportant des précipitations parfois fortes et des cumuls de nouveau notables sur ces secteurs.

Animation des cumuls de précipitations sur la France du 3 au 8 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Pas d'amélioration à attendre durant ce laps de temps donc avec un temps restant humide et perturbé sur la France, de façon similaire à ce que nous avons connu ces derniers mois.

 

Vers le retour du beau temps la semaine prochaine ?

Une lueur d'espoir pour le retour du beau temps semble toutefois se présenter à partir du milieu de semaine prochaine. En effet, les hautes pressions devraient se propager de l'Atlantique vers l'Ouest de l'Europe en passant par la France, assurant le retour d'un temps plus calme et surtout plus sec sur notre pays.

 

Animation des géopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 8 au 12 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Cette hausse des pressions devrait d'ailleurs être accompagnée d'une hausse des températures sur notre pays, le flux s'orientant en effet plus au Sud/Sud-Ouest en altitude, repoussant de ce fait l'air frais plus à l'Est du continent. Ainsi, les températures devraient nettement se radoucir en seconde partie de semaine prochaine, repassant de nouveau au-dessus des normales de saison sur la majorité du pays.

Animation des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 8 au 12 mai 2024 – Via TropicalTidBits

 

La semaine prochaine devrait donc se dérouler en deux phases. En première partie de semaine, le temps resterait généralement humide et instable sur de nombreuses régions avant le retour d'un temps plus sec, calme et progressivement plus doux sur la totalité du pays à partir de mercredi (plutôt à partir de jeudi sur l'extrême Sud-Est).

 

Le beau temps va-t-il persister par la suite ?

Les hautes pressions vont donc s'imposer sur notre pays à partir du milieu de semaine prochaine, persistant au moins jusqu'en début de semaine du 13 au 19 mai, en témoignent les anomalies de précipitations durant la période du 9 au 16 mai envisagées par le modèle de prévisions à long terme CFS.

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 9 au 16 mai 2024 – Modèle CFS via TropicalTidBits

 

Toutefois, la situation semble plus indécise à partir de la mi-mai. En effet, le modèle américain entrevoit le retour d'une influence océanique plus humide après le 15 mai sur la France avec de ce fait des conditions devenant de nouveau plus perturbées sur notre pays.

 

Selon ce modèle, ce retour de l'influence océanique serait précédé par une possible dégradation orageuse en début d'échéance avant un temps de nouveau plus humide et perturbé par la suite, accompagné d'une baisse des températures. Ce type de temps pourrait d'ailleurs perdurer jusqu'à la fin du mois selon le scénario de ce modèle.

 

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 16 au 30 mai 2024 – Modèle CFS via TropicalTidBits

 

Cette tendance restera toutefois à confirmer car son compère européen est bien moins humide sur notre pays, notamment durant la semaine du 13 au 19 mai sur le Nord et l'Est de la France.

Aucune tendance véritablement très humide ne se dégage d'ailleurs jusqu'à la fin du mois sur ce modèle, même si le temps ne se montrerait pas totalement sec et anticyclonique pour autant selon ce scénario avec un risque d'averses ou d'orages plus ou moins franc selon les jours, un temps de saison somme toute.

 

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 13 au 27 mai 2024 – Modèle ECMWF

 

Dans tous les cas, même si un temps plus perturbé reprendrait le dessus sur notre pays à partir de la mi-mai, la fraîcheur marquée que nous connaissons ces derniers jours ne serait toutefois plus d'actualité, les principaux modèles de prévision à long terme n'envisageant pas d'anomalies fraîches jusqu'à la fin du mois sur notre pays.

 

Anomalies de températures à 2m sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 13 au 27 mai 2024 – Modèle ECMWF

 

Ainsi , le retour du beau temps printanier attendu à partir du milieu de semaine prochaine sur la France devrait rester assez temporaire avec la probable mise en place d'un temps de nouveau plus instable et/ou perturbé à partir de la mi-mai. Toutefois, l'ampleur de ce temps perturbé/instable restera à confirmer dans les prochains jours, tout comme sa durée.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/a-quand-le-retour-d-un-vrai-beau-temps-durable
<![CDATA[Violents orages du 1er mai 2024 : 1 victime, de la grêle et des dégâts]]>

La soirée du mercredi 1er mai 2024 fut très électrique entre la Bourgogne et la Picardie avec des orages producteurs de chutes de grêle parfois dommageables. Une personne a perdu la vie.

 

Conflit de masses d'air et orages très électriques

Dans un contexte dépressionnaire, un important conflit de masses d'air s'est produit au dessus de la France ce mercredi 1er mai 2024. Dans l'ouest, un air océanique très frais s'est installé, propulsé par un flux d'ouest à nord-ouest. À l'avant de cette dégradation, un flux de sud-est chaud concernait l'Europe Centrale et débordait sur le nord-est de la France où la température de la masse d'air en altitude était 15°C supérieure à celle observée dans le sud-ouest ! Au sol, le contraste fut encore plus impressionnant avec une maximale de 28,6°C à Strasbourg contre 9,6°C à Tarbes !

Température de la masse d'air vers 1500 mètres ce mercredi 1er mai 2024 - via wxcharts.com

 

 

Avec un tel conflit de masses d'air, tous les ingrédients étaient réunis pour l'éclosion de violents orages au niveau de la zone de rencontre entre les deux masses d'air. Ces puissants orages ont éclaté sur un axe allant du nord de la Bourgogne jusqu'à la Seine-Maritime en passant par le sud-ouest de la Champagne, le nord et l'est de l'Île-de-France et le sud de la Picardie. Plus de 23.000 éclairs ont été détectés en l'espace de quelques heures ! Cette vague orageuse a ensuite traversé la Manche et terminé sa course en Angleterre.

Éclairs détectés en soirée du mercredi 1er mai 2024 et nuit suivante - via blitzortung.org

 

 

Le choc des masses d'air a entraîné une forte instabilité responsable d'une activité électrique particulièrement soutenue au passage des orages. Si Paris a été épargnée par les phénomènes les plus violents, de nombreux éclairs ont tout de même zébré le ciel de la capitale en fin de soirée de mercredi. La foudre a frappé le paratonnerre situé au sommet de la Tour Eiffel, comme le montre cette superbe photo de Lauriane Galtier. La Seine-et-Marne et l'Oise ont été les départements les plus électriques avec respectivement 4.100 et 4.256 éclairs !

Impact de foudre sur la Tour Eiffel en soirée du mercredi 1er mai 2024 et nuit suivante - photo Lauriane Galtier @GalLaurianeoff

 

 

Grêle dévastatrice dans les vignes de l'Yonne

Plusieurs orages de nature supercellulaire se sont déclenchés en soirée du mercredi 1er mai 2024 dans le nord de la Bourgogne. Ils ont notamment affecté l'ouest de la Côte-d'Or et le nord-est de l'Yonne. Ces supercellules orageuses ont produit d'importantes chutes de grêle, dont le diamètre a pu atteindre 4 à 5 centimètres dans certaines localités. Ce fut notamment le cas au nord de Pouilly-en-Auxois (Côte-d'Or) où a été prise la photo ci-dessous. Quelques dizaines de minutes plus tard, ce fut au tour du département de l'Yonne d'être frappé par ces violentes chutes de grêle.

Gros grêlons à quelques kilomètres de Pouilly-en-Auxois (21) ce mercredi 1er mai 2024 - photo Isabelle Lauti via OrMeteo

 

 

La photo ci-dessous témoigne de la virulence des orages qui ont affecté une partie de la Bourgogne en soirée du 1er mai 2024. L'orage ci-dessous est une supercellule, identifiable par sa bande nuageuse en forme de queue de castor et qui est associée au courant ascendant alimentant l'orage. Par ailleurs, les teintes verdâtres visibles dans le ciel sur la droite de la photo sont caractéristiques de la présence de grêle.

Supercellule dans le secteur de Chablis (Yonne) ce mercredi 1er mai 2024 - photo Yannick Devesvre @chasseur_dorage

 

 

Malheureusement, ces orages supercellulaires ont transité au dessus des vignobles de la région. La carte ci-dessous montre l'estimation du diamètre des grêlons au passage des orages. On constate qu'ils ont pu atteindre 3 à 5 centimètres dans certains secteurs, parfois directement au dessus du vignoble de Tonnerre et du vignoble de Chablis, qui ont été fortement impactés.

Estimation de la taille des grêlons dans l'Yonne ce mercredi 1er mai 2024 - carte meteologix.com via Serge Zaka

 

 

L'heure était à la constatation des dégâts ce jeudi 2 mai 2024 et ces derniers s'avèrent lourds. Bien évidemment, toutes les parcelles n'ont pas été touchées de la même façon. Si les plus chanceuses ont été épargnées par la grêle, d'autres ont été littéralement hachées, induisant des pertes de 80 à 100% dans certains secteurs ! Les quantités de grêle ont parfois été si importantes qu'il en restait au sol jeudi matin, 12 heures après les orages ! Pour certains viticulteurs, la récolte 2024 est d'ores et déjà perdue...

Les vignes de Chablis (Yonne) ravagées par la grêle en soirée du mercredi 1er mai 2024 - photo C. Poullet via Météo 89

 

 

Inondations locales en Île-de-France, Normandie et Picardie

En plus de l'activité électrique soutenue et de la grêle, les orages se sont également accompagnés d'intenses pluies tombant en peu de temps. Des inondations ont été observées dans plusieurs localités. Dans la partie sud du département de l’Aisne, une coulée de boue s’est produite à Courmelles. Sous la pression de l’eau, la façade d’une maison s’est effondrée et une femme de 57 ans (habitante de la maison) est morte après avoir été emportée par le courant. Son mari a été grièvement blessé.

Coulée de boue meurtrière à Courmelles (Aisne) en soirée du mercredi 1er mai 2024 - via l'Union

 

 

Si Paris est restée en marge des orages les plus violents, une supercellule particulièrement vigoureuse a circulé à l'est et au nord de la capitale. La Seine-Saint-Denis a été particulièrement touchée avec d'importantes chutes de grêle et des précipitations diluviennes. Le secteur de Tremblay-en-France fut l'un des plus affecté avec des rues transformées en torrents et de nombreuses caves inondées. Les aéroports de Roissy et d'Orly ont aussi été touchés par la grêle et les inondations. Plusieurs vols ont dû être déroutés.

Déluge de pluie et de grêle à Tremblay-en-France (93) le soir du mercredi 1er mai 2024 - via Thérèse Larock Valissant

 

 

En marge des orages, ce sont surtout les précipitations abondantes qui ont posé problème en Normandie. Il est souvent tombé entre 30 et 50 mm de pluie en moins de 24 heures. Dans un contexte durablement instable et avec des sols gorgés en eau, plusieurs cours d'eau de la région ont réagi et ont débordé durant la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 mai 2024. Ce jeudi matin, les secteurs de Livarot et de Vimoutiers (à la frontière entre l'Orne et le Calvados) se sont réveillés les pieds dans l'eau suite à la crue de la Vie. Les pompiers normands ont procédé à des évacuations.

Crue de la Vie à Vimoutiers (61) ce matin du jeudi 2 mai 2024 - photo Gilles Boivent

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/violents-orages-du-1er-mai-2024-1-victime-de-la-grele-et-des-degats
<![CDATA[Météo maussade : pourquoi une telle différence par rapport aux années précédentes ?]]>

Depuis le début de l'année, les conditions dépressionnaires dominent largement et les périodes de temps stable se font discrètes. Comment expliquer une telle différence avec les années précédentes ?

 

Blocages anticycloniques à répétition ces dernières années

Si les derniers mois ont été agités, il faut se souvenir que nous sortions de plusieurs années marquées par des périodes sèches répétées et parfois durables, responsables de sécheresse. Ci-dessous, une carte de la pression moyenne en Europe de janvier à décembre 2022. S'il est normal de voir des pressions moyennes supérieures à 1020 hPa vers les Açores, voir ce seuil être approché sur 12 mois sur une partie de la France et l'Europe Centrale l'est beaucoup moins. 2022 avait été marquée par l'extension récurrente de l'anticyclone des Açores vers la France, résultant d'une année beaucoup trop sèche.

Pression moyenne enregistrée sur le continent européen en 2022 - via NOAA

 

 

Depuis 2015, on a pu constater une augmentation assez sensible des blocages anticycloniques concernant la France et plus particulièrement entre 2019 et 2022. Ainsi, les périodes sèches et ensoleillées avec ont été nombreuses durant ces dernières années. En témoigne les taux d'ensoleillement assez nettement supérieurs à la normale. En 2019 et en 2020, l'anomalie nationale était de +12%, très prononcée sur la moitié nord où elle dépassait parfois les 20% sur l'année (+25% à Paris en 2020) ! L'excédent national fut de +6% en 2021 avant une année 2022 remarquable avec un excédent national de +16%, atteignant localement les +30% sur 12 mois dans le nord du pays ! Nous nous sommes donc habitués à voir souvent le soleil...

Anomalies annuelles d'ensoleillement en France de 2019 à 2022 - Météo Villes

 

 

Retour en force du courant océanique depuis l'automne 2023

Bien discret jusqu'en février 2023, le courant océanique perturbé s'est de nouveau montré plus franc au cours du mois de mars 2023. Après un printemps et un été 2023 encore trop peu arrosés, ce flux d'ouest dépressionnaire a repris du poil de la bête à compter de la mi-octobre 2023. Depuis, la France a connu une succession de périodes perturbées avec des basses pressions souvent positionnées entre les Îles Britanniques et l'Europe Centrale, ne laissant que peu de place aux hautes pressions.

Anomalie de pressions en Europe de novembre 2023 à mars 2024 - via climatereanalyzer.org

 

 

Cette reprise du courant océanique dépressionnaire a marqué un véritable tournant dans la pluviométrie en France. Alors que nous ne comptions plus les mois beaucoup trop secs depuis août 2021, les précipitations ont souvent été abondantes depuis octobre 2023. Sur les trois dernières années, les trois seuls mois à avoir enregistré un excédent pluviométrique supérieur à 50% sont tous récents : novembre 2023 avec +51% puis février 2024 avec +68% et mars 2024 avec +98% ! Alors que nous étions habitués à de longues périodes sèches, nous voici soumis à une longue séquence copieusement arrosée.

Anomalies pluviométriques mensuelles en France d'août 2021 à mars 2024 - Météo Villes

 

 

D'ailleurs, le contraste est encore plus marquant si l'on se focalise sur les quatre premiers mois de l'année. Entre janvier et avril, il tombe en moyenne 255 mm de pluie à échelle nationale. En cette année 2024, nous en sommes déjà à 323,5 mm, une valeur assez nettement supérieure à la normale. Si l'on se penche sur les 5 années précédentes, toutes avaient été plus sèches que la normale avec un manque d'eau atteignant son pic en 2022 où il n'était tombé que 176,8 mm en moyenne durant les quatre premiers mois de l'année. Difficile de vivre un printemps très arrosé après avoir enchaîné les printemps cléments...

Pluviométrie moyenne en France du 1er janvier au 30 avril de 2019 à 2024 - graphique infoclimat.fr

 

 

D'un extrême à l'autre

Le temps maussade au printemps est souvent très mal perçu, pour diverses raisons que nous évoquons dans notre article >>> Il faut dire que nous sommes littéralement passés d'un extrême à l'autre. Après s'est montré beaucoup trop discret, le courant océanique perturbé s'est montré très insistant depuis l'automne dernier. La bonne nouvelle est pour les nappes phréatiques. Au 1er mars 2024, près de la moitié des nappes phréatiques de France affichaient des niveaux supérieurs à la normale. Nous revenons de très loin : à la même date en 2023, la plupart des nappes étaient en déficit.

Niveau des nappes phréatiques au 1er mars en 2023 et en 2024 - via BRGM

 

 

Si cette reprise de la circulation océanique dépressionnaire fut très bénéfique pour les nappes phréatiques, elle possède évidemment des inconvénients. Le premier étant les nombreuses inondations qui sont survenues au cours des derniers mois un peu partout en France. Certaines régions ont été sinistrées à plusieurs reprises et nous avons pu assister à de multiples épisodes méditerranéens en hiver et au printemps, des saisons où ils sont normalement rares. Bien évidemment, ce temps dépressionnaire va de paire avec un ensoleillement déficitaire qui dure. Après une succession d'années bien ensoleillées, le contraste est difficile à vivre...

Crue de l'Ardèche à Saint-Martin-d'Ardèche ce dimanche 10 mars 2024 - photo Élisabeth Goussard

 

 

À quand l'amélioration ?

Le temps instable va perdurer jusqu'au terme de cette semaine. Toutefois, des signaux vers une amélioration se dessinent pour la semaine prochaine. En effet, les projections pour la semaine du lundi 6 au dimanche 12 mai 2024 envisagent le retour de pressions plus élevées entre les Îles Britanniques et la Méditerranée, repoussant les basses pressions vers les Açores et la Russie. Si ces projections venaient à se vérifier, il faudrait donc patienter une petite semaine avant de profiter d'une amélioration bienvenue.

Écart à la normale des pressions en semaine du 6 au 12 mai 2024 - via ECMWF

 

 

Toutefois, cette amélioration reste soumise à des incertitudes qu'il convient de ne pas négliger. Le graphique ci-dessous montre que la majorité des scénarios s'accordent sur une hausse nette des pressions autour des 7-8 mai 2024. En revanche, les scénarios divergent fortement dès le début de la deuxième décade de mai. Si certains se maintiennent à des niveaux anticycloniques, d'autres repartent à la baisse. L'inconnue principale reste d'éventuelles gouttes froides : de petites anomalies dépressionnaire de petite échelle qui pourraient transiter dans les parages de notre pays et venir gâcher la fête. Pour l'heure, une amélioration semble bien se dessiner mais il faudra la confirmer dans les prochains jours.

Différents scénarios de pression atmosphérique à Paris du 1er au 17 mai 2024 - via meteociel.fr

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/meteo-maussade-pourquoi-une-telle-difference-par-rapport-aux-annees-precedentes
<![CDATA[Risques de forts orages ce 30 avril et pour le 1er mai]]>

Au sein d'un conflit de masses d'air, de forts orages sont redoutés ces mardi 30 avril et mercredi 1er mai 2024. Les régions du quart nord-est sont les plus exposées.

 

Important conflit de masses d'air

Les basses pressions centrées sur l'Irlande sont actuellement en train de s'étendre vers la Méditerranée. Ainsi, un flux de secteur sud-est se met en place avec la remontée d'une masse d'air très doux à chaud sur l'Europe Centrale, débordant sur le nord-est de la France et le Benelux, tandis que l'air océanique très frais s'apprête à plonger sur le Portugal et l'Espagne en concernant aussi l'ouest et le sud de l'hexagone. Ce choc de deux masses d'air va créer un contexte très instable, propice à des pluies copieuses et de forts orages.

Écart à la normale de la température vers 1500m les 30 avril et 1er mai 2024 - via tropicaltidbits.com

 

 

La journée du mercredi 1er mai 2024 sera la plus contrastée à échelle de notre pays. Dans le quart nord-est de la France, les températures maximales atteindront souvent 21 à 24°C en après-midi de la Fête du travail et même 25 à 26°C en Alsace. À l'inverse, les températures plafonneront généralement entre 12 et 14°C dans toutes les régions de l'ouest et ne dépasseront pas 16 à 18°C en Méditerranée. Il y aura donc près de 15°C d'écart entre le sud-ouest et les frontières allemandes, d'où un fort risque orageux. Il faut s'attendre aussi à des pluies copieuses de la Méditerranée à la Normandie.

Prévisions météo et températures maximale pour le mercredi 1er mai 2024 - Météo Villes

 

 

Risques d'orages forts mardi et mercredi

En fin d'après-midi de ce mardi 30 avril 2024, des orages localement forts devraient se déclencher à partir de la Bourgogne avant de remonter vers la Champagne et la Belgique dans le courant de la soirée. Ils pourront circuler chez nos voisins belges jusqu'en cours de nuit de mardi à mercredi. Ces orages pourront être actifs, produisant d'intenses précipitations et des chutes de grêle par endroits. En marge, quelques averses orageuses pourront toucher une large bande centrale du territoire mais elles seront plus locales et moins virulentes.

Carte du risque orageux pour ce mardi 30 avril 2024 - Météo Villes

 

 

La menace orageuse augmentera ce mercredi 1er mai 2024. En fin d'après-midi, de puissantes cellules orageuses devraient s'initier à partir de la Bourgogne en s'accompagnant d'un risque de fortes chutes de grêle (grêlons de diamètre parfois important) ! Ces orages devraient ensuite remonter en direction de la Picardie et de la Haute-Normandie en passant par l'Île-de-France et le sud de la Champagne. Là encore, de la grêle, des pluies intenses et de puissantes rafales de vent (localement 80-100 km/h) seront possibles jusque tard le soir. On ne peut exclure une tornade localisée. Au sud-est, il s'agira surtout de coups de tonnerre locaux sous les pluies.

Carte du risque orageux pour ce mercredi 1er mai 2024 - Météo Villes

 

 

Comme l'illustre la carte ci-dessous, les orages attendus ces prochaines heures présenteront un potentiel grêligène notable. Ce sera particulièrement le cas en fin de journée du mercredi 1er mai 2024 dans le quart nord-est de la France où les probabilités d'observer des grêlons de 2 cm de diamètre ou plus atteignent souvent 30 à 40% dans un rayon de 40 kilomètres. Il s'agit de probabilités considérables, témoignant de l'intensité potentielle des cellules orageuses envisagées ce mercredi.

Probabilité de chutes de grêle en Europe ce mercredi 1er mai 2024 - carte ESSL

 

 

De nouvelles pluies copieuses

Outre la menace de forts orages, des précipitations copieuses vont également intéresser de nombreuses régions au cours des 36 prochaines heures. Entre l'après-midi du mardi 30 avril et la fin de journée du mercredi 1er mai 2024, il tombera en moyenne 20 à 40 mm de pluie des Pyrénées et du Languedoc-Roussillon en remontant jusqu'à la Normandie avec des pointes locales pouvant atteindre 50 voire 60 mm ! Des cumuls semblables concerneront les massifs frontaliers des Alpes (sous l'effet d'un retour d'est).

Cumuls de pluie les mardi 30 avril et mercredi 1er mai 2024 - via meteologix.com

 

Les conditions météorologiques resteront instables jusqu'à la fin de la semaine. Nous vous recommandons de consulter régulièrement notre bulletin national de prévisions >>>

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/risques-de-forts-orages-ce-30-avril-et-pour-le-1er-mai
<![CDATA[Pluie : record à Lyon et enfin de retour sur le Roussillon !]]> Sous l'influence d'un flux de Sud faisant remonter beaucoup d'humidité de Méditerranée, un épisode pluvieux conséquent concerne depuis le week-end les régions situées entre la Franche-Comté, l'Est du Massif Central et le Languedoc.

 

Entre le week-end et le début de semaine, on a ainsi pu relever plus de 150-200mm près des Cévennes, parfois plus de 80-90mm sur la région lyonnaise et également plus de 40-50mm entre l'Ain et le Jura.

 

Cumuls de précipitations entre le 26 et le 29 avril 2024 sur le Sud de la France – Via Infoclimat.fr

 

C'est notamment durant la journée de dimanche 28 avril que les précipitations les plus notables ont été observées, un front ondulant apportant des pluies parfois fortes et continues sur ces régions.

 

Pluies records sur la région lyonnaise en journée du 28 avril

Ce dimanche 28 avril, les pluies se sont donc montrées très abondantes sous l'influence du front ondulant des Cévennes au Jura. La région lyonnaise et la Loire/Haute-Loire furent particulièrement concernées avec des pluies débutant dès la nuit et persistant toute la journée, se montrant parfois fortes et apportant des cumuls très importants, parfois records.

 

Cumuls de pluie durant la journée du dimanche 28 avril 2024 sur le Centre-Est de la France – Fond de carte : infoclimat.fr

 

On a ainsi pu relever en 24h (de dimanche 28 avril 00h à lundi 29 avril 00h) :

  • 119,4mm à Saint-Sauveur-en-Rue (42)
  • 107,3mm à Bourg-Argental (42)
  • 99mm à Pilat Graix (42)
  • 98mm à Lyon-Bron (69)
  • 96,2mm à Tence (43)
  • 95,3mm à Lyon Tête d'Or (69)
  • 89,9mm aux Estables (43)
  • 88,4mm à Tarentaise (42)

 

Ainsi, les cumuls journaliers se sont montrés parfois records sur ces secteurs, comme à Lyon-Bron, qui relève 74,1mm sur la journée climatologique du 28 avril (6h TU – 6h TU), battant largement l'ancien record journalier de 56mm le 22 avril 1948, une valeur qui est également située au-dessus de la moyenne mensuelle de précipitations (69mm).

 

On peut également noter d'autres records journaliers de précipitations sur cette journée comme à Bourg-Argental (42) avec 68,6mm (ancien record de 52,5mm le 15/04/2005), Mazet-Volamont (43) avec 57,8mm (ancien record de 53,8mm le 28/04/2012) ou encore Saint-Romain-Lachalm (43) avec 54,8mm (ancien record de 52,5mm le 03/04/1987).

 

Ces importantes précipitations, se produisant sur des sols déjà saturés des pluies fréquentes de ces derniers mois se sont accompagnées de ruissellements parfois importants sur ces régions, engendrant des difficultés de circulation.

Importants ruissellements du côté de Feyzin (69) le 28 avril 2024 – Capture vidéo : Aissatou Naomi Aaron Stephen

 

Des réactions et débordements de cours d'eau secondaires ont également été observés, comme le l'Ozon à Sérézin-sur-Rhône dont le débit a rapidement augmenté durant la journée pour dépasser celui d'une crue quinquennale.

Évolution du débit de l'Ozon à Sérézin-sur-Rhône entre le 14 et le 28 avril 2024 – Hydroreel

 

Cumuls très importants près des Cévennes et retour de la pluie sur le Roussillon

Outre ces pluies abondantes sur le Centre-Est de la France, un nouvel épisode de fortes précipitations concerne également les abords des Cévennes depuis le week-end. Alors que la région a déjà été très touchée par des épisodes pluvieux conséquents ces derniers mois, les cumuls se montrent de nouveau très importants sur ces secteurs sur les dernières 72h.

Cumuls de précipitations en 72h sur le Sud de la France – Fond de carte : infoclimat.fr

 

On a ainsi pu relever jusqu'à :

  • 261,6mm à Barnas (07) - dont 200mm sur la seule journée de dimanche
  • 249mm à La Souche (07)
  • 237,4mm à Mayres (07)
  • 234,1mm à Villefort (48)
  • 212,2mm au Vigan (30)
  • 211mm au Mont-Aigoual (30)
  • 207mm à Bassurels (48)

 

Ces pluies abondantes ne sont d'ailleurs pas terminées et devraient se succéder jusqu'en milieu de semaine sur ces secteurs, le flux restant orienté au Sud/Sud-Est et apportant encore beaucoup d'humidité venue de Méditerranée.

 

Animation des cumuls de précipitations en 24h du 29 avril au 3 mai 2024 - Modèle Arpège via WX CHARTS

 

Ainsi, on devrait relever encore 80 à 100mm supplémentaires d'ici jeudi sur ces secteurs, localement plus du côté des Cévennes, des cumuls particulièrement importants s'ajoutant à ceux déjà tombés ces derniers jours. 

Alors que la région avait été largement épargnée par les épisodes pluvieux depuis de nombreux mois, la pluie fait également enfin son retour du côté du Roussillon. On attend en effet 50 à 70mm sur ce secteur d'ici le milieu de semaine, parfois plus près des reliefs pyrénéens.

 

Cumuls de précipitations du 29 avril au 2 mai 2024 sur le Sud de la France – Arpège via meteociel.fr

 

Une véritable aubaine pour ce secteur où la sécheresse ne cesse de s'accentuer depuis de nombreux mois, ce qui pourrait apporter un répit au moins temporaire d'ici l'été et permettre de recharger sensiblement les réserves en eau souterraines, qui sont actuellement au plus bas sur le Roussillon. 

 

Etat des réserves en eau souterraine sur le Sud de la France au 29 avril 2024 - Via Info-secheresse.fr 

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/pluie-record-a-lyon-et-enfin-de-retour-sur-le-roussillon
<![CDATA[Orages, fortes pluies et risque de crues : une fin avril sous forte agitation !]]>
Orage en approche de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) - après-midi du 27 avril 2024 - Twitter @Senpertar

 

Cette fin de mois d'avril promet d'être assez agitée, instable et humide. En effet, une dégradation a débuté ce samedi 27 avril sur l'Ouest du pays ainsi que sur les Cévennes, et cette agitation devrait perdurer durant plusieurs jours. Petit point sur la situation...

 

Des orages actifs dans l'Ouest ce samedi 27 avril

 

Les hostilités ont débuté dès la journée du samedi 27 avril, notamment dans l'Ouest et le Sud-Ouest du pays. Dès l'après-midi, une dégradation orageuse assez active s'est mise en place sur l'Aquitaine et le Nord-Ouest de l'Occitanie d'une part, mais également entre Poitou et Val-de-Loire de manière moins organisée d'autre part.

 

Au total, 14 114 éclairs ont été recensés sur cette seule journée du 27 avril. Les départements de la Dordogne (2111 éclairs), du Lot-et-Garonne (1454 éclairs), de la Gironde (1062 éclairs) et de l'Indre-et-Loire (1042 éclairs) ont été les plus concernés, comptabilisant plus de 1000 éclairs chacun.


Carte de l'activité électrique - journée du 27 avril 2024 - LightningMaps

 

C'est sur l'Aquitaine où ces orages ont été les plus actifs. Le département des Landes a notamment été touché en milieu d'après-midi par un fort orage de grêle (toutefois de petit diamètre), dans le secteur de Dax. Des dégâts mineurs dus à de fortes rafales de vent ont également été constatées dans cette ville. Sur le Limousin, jusqu'à 4000 foyers ont été privés d'électricité, principalement dans le département de la Corrèze, en raison de chute d'arbres ou de branches sur les lignes électriques.


Orage de grêle à Dax (Landes) - 27 avril 2024 - Véro Véro via Facebook

 

Des orages de grêle qui ont aussi concerné le Val-de-Loire durant ce même après-midi, comme ici du côté du Loir-et-Cher (des grêlons ne dépassant pas les 2cm de diamètre).


Orage de grêle sur la commune de Vallée-de-Ronsard (Loir-et-Cher) - 27 avril 2024 - Marie-France Boudoux via MeteoExpress

 

A noter que ces orages ont provoqué plusieurs phénomènes venteux et occasionné quelques dégâts. Certains chasseurs d'orages présents sur place ayant constaté une rotation des vents, il n'est pas exclu que ces dégâts soient liés à une (ou plusieurs) tornades, comme dans la région d'Angers.


Dégâts mineurs à Verrieres-en-Anjou (49) suite au passage d'une possible tornade de faible intensité - 27 avril 2024 - Forums d'Infoclimat

 

 

Prochains jours : moins d'orages mais plus de pluie avec un épisode cévenol et méditerranéen

Les prochains jours resteront bien agités et c'est donc toute la fin du mois qui demeurera humide, notamment dans un grand quart Sud-Est de la France. En cause, la présence d'une goutte froide plongeant sur la Péninsule Ibérique, ne se comblant que lentement et faisant du quasi-surplace jusqu'à mercredi voire jeudi.

 

A l'avant, entre un air chaud et sec venue de Tunisie/Libye d'un côté, et un air alimenté en humidité par la Méditerranée (et apportant du sable venu du Sahara), les secteurs Méditerranéens et les contreforts Cévenols sont soumis pour plusieurs jours encore à des pluies parfois très abondantes.


Situation générale prévue ces prochains jours - illustration pour la journée du mardi 30 avril 2024 - ECMWF


Cet épisode au caractère Cévenol mais aussi Méditerranéen durera jusqu'au mercredi 1er mai a minima, voire jusqu'au jeudi 2, avec des phases plus ou moins actives selon les moments :

 

  • Ce dimanche, tout le Languedoc, les Cévennes, la vallée du Rhône, le val de Saône et même la Franche-Comté sont les secteurs les plus visés ;
  • Pour lundi, les pluies devraient se décaler plus à l'Ouest, concernant le sud du Massif-Central, l'Ouest du Languedoc et le Roussillon ;
  • Mardi, l'activité pourrait temporairement faiblir avec des pluies touchant encore une partie du Languedoc (Hérault et Aude notamment) ;
  • Mercredi, un regain d'activité pourrait se présenter avec des pluies plus fortes et plus généralisées à tout le quart Sud-Est de la France ;
  • Jeudi, une incertitude demeure avec une divergence des modèles (poursuite des pluies méditerranéennes ou décalage des pluies vers les Alpes).


Animation des pluies prévues jusqu'au mercredi 1er mai inclus - Modèle Arpège via WxCHarts

 

Au total d'ici mercredi inclus, ce sont bien les reliefs cévenols qui devraient récolter les pluies les plus abondantes comme à l'accoutumée dans ce flux de Sud, avec des cumuls généralement compris entre 150 et 250mm (loc. plus de 300mm).

 

Une grande partie du Languedoc, de la vallée du Rhône et de la région Lyonnaise pourraient quant à eux recevoir entre 100 et 150mm cumulés en 4 jours. Les 80-100mm pourraient aussi être approchés dans le Val de Saône voire près de la Franche-Comté.


Prévision du cumul des pluies sur 4 jours - du dimanche 28 avril au mercredi 1er mai inclus - Météo-Villes

 

Du côté des points positifs : le retour de la pluie sur le Roussillon ! Cette région est soumise depuis deux ans à une sécheresse inquiétante et inédite (moins de 650mm relevés à Perpignan depuis janvier 2022 soit en 28 mois !) et ces pluies pourraient être les plus bénéfiques depuis bien longtemps sur ce secteur.

 

Les modèles restent toutefois divergents quant aux cumuls exacts prévus. Parmi les principaux modèles, la fourchette incertitude va d'une quarantaine de millimètres jusqu'à plus de 100mm sur Perpignan jusqu'à mercredi inclus. Quoi qu'il en soit, la pluie tombera enfin de manière significative sur le département.


Prévision des pluies à Perpignan - comparatif multi-modèles jusqu'au mercredi 1er mai 2024 - Meteologix

 

Du côté des points négatifs, il faudra surveiller le risque de crues sur la plupart des cours d'eaux cévenols. Après un hiver et un début de printemps historiquement humide sur cette zone, ayant déjà provoqué des inondations les 9-10 mars mais également au cours du week-end prolongé de Pâques, de nouvelles réactions hydrologiques devraient être observées compte tenu des cumuls attendus et des sols encore humides. Une situation à suivre attentivement d'ici le milieu de la semaine à venir !

Carte de vigilance crues (Vigicrues) du dimanche 28 avril 2024 à 10h

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https://www.meteo-paris.com/actualites/orages-fortes-pluies-et-risque-de-crues-un-fin-avril-sous-forte-agitation
<![CDATA[Des dizaines de tornades balayent le centre des Etats-Unis ce 26 avril 2024]]> Près de 80 tornades en une journée aux États-Unis

Nous entrons progressivement dans le cœur de la saison des tornades aux Etats-Unis. Et ce 26 avril 2024 l'a parfaitement démontré avec une série impressionnante de tornades ayant balayé les États du Nebraska et de l'Iowa notamment. Sur cette seule journée, ce ne sont pas moins de 78 reports de tornades qui ont été confirmés.


Reports de tornades (+ vent et grêle) aux Etats-Unis sur la journée du 26 avril 2024 - NOAA / NWS

 

 

D'importants dégâts ont été observés à Elkhorn (Nebraska) où des maisons ont perdu leur toit, ont vu leurs murs s'effondrer ou ont été complètement rasées. Une autre forte tornade a fait dérailler un train près de Lincoln (Nebraska), avant de s'écraser sur une autoroute.


Passage d'une tornade près de Lincoln (Nebraska) - 26 avril 2024 - Twitter @JordanHallWX

 


Habitations détruites dans la localité de Elkhorn (Nebraska) après une tornade ce 26 avril 2024 - The Weather Channel

 

Des tornades ont également été filmées dans l'Iowa à Tennant, dans la localité de Redding ou encore dans la ville de Minden où plusieurs maisons ont été totalement rasées par le passage de l'une de ces tornades. Si plusieurs personnes ont été blessées, aucun décès n'est fort heureusement à déplorer lors de cet épisode tornadique.


Tornade ce 26 avril 2024 près de Tennant (Iowa) - Twitter @adamorgler

 


Importants dégâts à Minden (Iowa) après le passage d'une tornade ce 26 avril 2024 - Twitter @Vega12991453

 

Malheureusement, les prochains jours resteront très sensibles avec un risque accrue de tornades sur les Grandes Plaines Américaines durant tout le week-end (notamment Texas, Oklahoma, Kansas, Iowa, Missouri...).


Probabilité de tornades pour la journée du 27 avril 2024 aux Etats-Unis - NOAA / NWS

 

 

Une saison 2024 jusqu'alors sans excès

Avant cet épisode de tornades, le début de saison est resté jusqu'alors sans excès aux Etats-Unis. Au 25 avril, 351 reports de tornades ont été signalés à travers le pays, pour une moyenne de 451 (période 2005-2015). Avec cet épisode, le total est porté désormais à 427, dont 26 reports de tornades de catégorie EF2 ou plus.


Nombre de reports de tornades aux Etats-Unis en 2024 (jusqu'au 27 avril) - NOAA / NWS

 


Nombre de report de tornades en 2024 (au 25 avril) et moyenne sur la période 2005-2015 - NOAA / NWS

 

A la fin avril, 5 personnes sont décédées depuis le début de l'année 2024 aux Etats-Unis suite au passage de tornades :

  • Une personne tuée dans le comté de Houston (Alabama) et une seconde décédée dans le comté de Catawba (Caroline du Nord) le 09 janvier ;
  • Trois personnes tuées au passage d'une tornade dans le comté de Logan (Ohio) le 14 mars dernier.


Dégâts après le passage d'une tornade à Fryburg (Ohio) le 14 mars 2024 - NWS Wilmington

 

Les États-Unis : un territoire très fortement propice au développement des tornades

Une tornade est un tourbillon de vents particulièrement violents, prenant naissance à la base d’un nuage convectif (cumulonimbus ou cumulus congestus) lorsque des vents de directions opposées se rencontrent entre le sol et une altitude comprise entre 2000 et 3000m. Dans un premier temps de l’air froid descend vers le sol au passage d’une ligne de grain puis l’air chaud remonte à l’avant du nuage et vient s’enrouler autour du couloir d’air froid descendant. L’ensemble génère un puissant tourbillon au pouvoir destructeur au m², plus important que celui d’un cyclone tropical (vent plus concentrés mais durée de vie plus faible).


Schéma du mécanisme de formation d’une tornade – Tiré du livre METEO-EXTREME (Guillaume Séchet)

 

Si des tornades peuvent se former sous un simple nuage convectif ou une averse, les plus puissantes sont engendrées par des orages supercellulaires. Ce type d’orage destructeur et particulièrement abouti peut en effet provoquer la formation de puissantes tornades durables dont les vents peuvent avoisiner les 500km/h.

 

  • La rafale de vent la plus importante jamais relevée au passage d'une tornade fut de 541km/h lors de la tornade d'El Reno (Oklahoma) le 31 mai 2013
  • La tornade la plus large jamais observée fut la tornade d'El Reno le 31 mai 2012 avec un diamètre de 4.2km
  • La tornade ayant parcouru le plus de distance fut la Tri-state Tornado du 18 mars 1925 avec un couloir de dégâts long de 378km 
  • Le nombre de tornade le plus important observé en 24h fut de 360 entre le 27 et le 28 avril 2011

 

Les tornades peuvent survenir sur la plupart des régions du monde, notamment là où les conflits de masse d’air entre air chaud et humide et air froid et sec sont les plus importants. Néanmoins c’est aux Etats-Unis que les situations atmosphériques les plus propices sont observées avec de ce fait plus de 800 à 1300 cas par an (contre 40 à 50 cas par an en France). Plus du tiers de ces tornades ont lieu dans la fameuse Tornado Alley.

Schéma d’une situation propice à la formation de tornades aux Etats-Unis – Tiré du livre METEO-EXTREME (Guillaume Séchet)

 

Les masse d’air sèches et froides descendant des montagnes rocheuses entrent en contact avec de l’air très chaud et humide remontant du Golfe du Mexique, le conflit de masse d’air engendre une très forte instabilité et l’orientation des vents près du sol et en altitude se montre favorable à la formation de supercellules, parfois productrices de tornades sur ces secteurs.

 

Néanmoins, si la Tornado Alley est la région favorable aux tornades la plus connue des Etats-Unis, d’autres secteurs y sont également particulièrement propices. La Dixie Alley est également un secteur très touché par ces phénomènes notamment en début de saison lorsque l’air est encore trop froid en altitude plus au Nord.


Différentes régions propices aux tornades aux Etats-Unis - Via The Weather Channel

 

Des zones à risque variant selon les saisons :

 

Le risque de phénomènes tourbillonnaires est présent toute l’année aux Etats-Unis. Toutefois, le pic d'activité se présente notamment au printemps, entre le mois d'avril et de juin. Cet épisode de nombreuses tornades ce 26 avril est donc malheureusement fréquent sur le continent Nord-Américain, et pourrait se reproduire à plusieurs reprises d'ici le début de l'été.


Nombre moyen de tornades par mois aux Etats-Unis – Via The Weather Channel

 

D’abord situé plutôt près du Golfe du Mexique durant le premier trimestre, ce risque remonte peu à peu vers le Nord des grandes plaines d’ici l’été, les centres d’actions se décalant eux-aussi vers le Nord et l’air tropical prenant le dessus sur le centre du pays.

En effet, les descentes d’air froid venues des montagnes rocheuses entrent en contact avec l’air tropical encore cantonné aux abords du Golfe du Mexique. Ce type de conflit remonte peu à peu plus au nord entre Avril et Juin en concernant plus franchement la fameuse Tornado Alley, puis les abords des grandes plaines canadiennes durant l’été.


Evolution du risque de tornade par mois aux Etats-Unis – Via The Weather Channel

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https://www.meteo-paris.com/actualites/des-dizaines-de-tornades-balayent-le-centre-des-etats-unis-ce-26-avril-2024
<![CDATA[Épisodes méditerranéens à venir : une situation inédite ?]]> Nouveau risque d'épisodes méditerranéens dans les prochains jours

Après un temps temporairement plus calme, des conditions plus dépressionnaires vont de nouveau s'imposer pour cette fin avril sur la France. Entre cette fin de semaine et la semaine prochaine, une zone dépressionnaire va en effet venir s'isoler sur l'Ouest du continent, entre la péninsule ibérique et les îles britanniques, en passant par l'Ouest de la France.

Animation des géopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 26 avril au 4 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Ce retour de conditions plus dépressionnaires va également rimer avec le retour de l'humidité sur notre pays. Plusieurs perturbations vont en effet se succéder entre ce week-end et la fin de semaine prochaine, se montrant plus actives sur le Sud du pays où de fortes précipitations successives sont attendues.

 

Animation des cumuls de pluie en 24h du 27 avril au 3 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

La situation sera en effet favorable aux fortes précipitations successives sur ces régions avec la mise en place d'un flux de Sud/Sud-Est faisant remonter beaucoup d'humidité de la Méditerranée vers le Sud de la France, une configuration engendrant la formation d'épisodes méditerranéens potentiellement très actifs.

Situation atmosphérique pour le début de semaine du 29 avril au 5 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Ainsi, c'est notamment sur le Sud et surtout sur le Sud-Est de la France que les cumuls de pluie les plus importants sont attendus, se montrant particulièrement marqués d'ici la fin de semaine prochaine des Pyrénées au Sud des Alpes en passant par le Massif Central. Les régions situées près des Cévennes semblent d'ailleurs les plus exposées aux plus forts cumuls.

Cumuls de pluie attendus sur la France d'ici la fin de semaine du 29 avril au 5 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Le Sud-Est s'apprête donc à subir plusieurs épisodes pluvieux successifs dans les prochains jours, le premier débutant dès ce dimanche 28 avril entre le Massif Central et le Languedoc, pouvant perdurer jusqu'en milieu de semaine prochaine en se décalant peu à peu vers l'Est, avant un second pouvant de nouveau toucher ces mêmes régions en seconde partie de semaine.

 

Une situation qu'il conviendra donc de surveiller attentivement sur ces secteurs, ceux-ci ayant été déjà très régulièrement touchés ces dernières semaines par des épisodes pluvieux parfois notables.

 

Une succession inédite d'épisodes méditerranéens en cette saison

En général, les épisodes de fortes pluies concernent le Sud-Est de la France dans le courant de l'automne, lorsque la mer est encore chaude et que des zones dépressionnaires viennent s'isoler près de la péninsule ibérique. Or, depuis le début du mois de mars, ces régions observent une succession d'épisodes pluvieux notables, ce qui est très inhabituel en cette période de l'année.

Occurrence et répartition des épisodes de pluies à plus de 200 mm en 24h en France – Météo-Villes

 

Si il est déjà arrivé par le passé que des épisodes méditerranéens se produisent entre la fin de l'hiver et le début du printemps, leur occurrence reste rare en cette saison. Statistiquement, cette période de l'année fait même partie des périodes les moins à risque à ce niveau sur le Sud-Est de la France.

Pourtant, les situations favorables à leur survenue se succèdent depuis le mois de février, si bien que l'épisode attendu dès cette fin de semaine sera le 7ème à toucher ces régions en seulement 3 mois !

Chronologie des épisodes méditerranéens ayant touché le Sud-Est de la France depuis le mois de février 2024 – Météo-Villes

 

Depuis le début des relevés météorologiques en France, jamais une telle succession d'épisodes pluvieux marqués n'avait été observée durant cette période de l'année, ce type de situation se retrouvant habituellement entre l'automne et le début de l'hiver.

Ainsi, il conviendra de surveiller le risque d'inondations sur les régions citées précédemment, les sols étant encore saturés d'eau entre les Cévennes et le Sud des Alpes notamment. Pour rappel, les précédents épisodes avaient entraîné des réactions de cours d'eau parfois significatives sur ces secteurs, notamment durant le mois de mars.

Crue de l'Ardèche à Saint-Martin-d'Ardèche le dimanche 10 mars 2024 - photo Élisabeth Goussard

 

Quelques incertitudes persistent néanmoins pour le moment. Si les cumuls les plus importants seront observées aux abords du Massif Central et notamment près des Cévennes, la région PACA et le Roussillon pourraient être également très touchés, bien que les principaux modèles de prévisions ne soient pas encore totalement en accord pour ces secteurs. Tout dépendra du placement exact des centres d'actions. 

 

Comparaison des cumuls de pluie attendus du 26 avril au 5 mai 2024 - Scénarios des modèles GFS et ECMWF - via WX CHARTS

 

Du côté du Roussillon, le retour de pluies potentiellement notables est dans tous les cas une très bonne nouvelle (même si il conviendra de surveiller leur intensité), pouvant permettre de diminuer sensiblement le risque de sécheresse historique d'ici l'été.

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/episodes-mediterraneens-a-venir-une-situation-inedite
<![CDATA[Pourquoi la fraîcheur en avril est-elle si mal perçue ?]]>

Depuis dix jours, des conditions très fraîches dominent en France. Un temps qui occasionne des frustrations de plus en plus grandes. Pourquoi cette météo nous irrite-t-elle autant ?

 

Une mauvaise compréhension du printemps

Pour beaucoup, qui dit printemps dit soleil et températures douces. Or, cette perception très réductrice de ce qu'est la saison printanière en France est fausse. Sous notre climat tempéré, le printemps a toujours été une saison de transition et de contrastes thermiques. En cette saison, il est normal d'assister à une alternance de périodes de douceur et de coups de fraîcheur (voire de froid). Ce yoyo des températures est une caractéristique majeure du printemps. Or, certains ont tendance à l'oublier et ont des exigences qui ne sont pas en adéquation avec notre climat.

La météo contrastée est une caractéristique du printemps français - photo Freepik

 

 

Une chaleur précoce en trompe-l'œil

Il faut dire que le fait que le printemps soit une saison contrastée s'est particulièrement vérifié cette année. Nous avons vécu une première quinzaine d'avril remarquablement chaude avec des températures atteignant des niveaux records et dignes du cœur de l'été ! Les 13 et 14 avril 2024, le thermomètre dépassé les 30°C dans plusieurs régions du sud - de Dax à Grenoble en passant par Mont-de-Marsan et Albi - et les plages étaient prises d'assaut. Il est donc d'autant plus difficile de retourner à des températures très fraîches et inférieures aux normales après avoir eu un avant-goût de printemps. Certains avaient rangé les vêtement d'hiver un peu trop tôt...

Chaleur d'été à Saint-Jean-de-Luz (64) le samedi 13 avril 2024 - webcam Viewsurf

 

 

Un ras-le-bol après plusieurs mois humides et peu ensoleillés

Lorsque que vient le printemps et que nous avons passé la majeure partie de notre temps en intérieur durant la saison hivernale, nous avons légitimement envie de passer du temps en extérieur. Cette donne est particulièrement vraie cette année car l'hiver et la première partie du printemps ont été marqués par des conditions très arrosées et par des taux d'ensoleillement sous la normale. Il y a donc une attente décuplée vers des journées sèches et ensoleillées. Une attente que partagent aussi certains producteurs qui ne voudraient pas que l'humidité soit trop présente dans le temps, au risque de faciliter les maladies.

Écart à la normale de la pluviométrie en mars 2024 - carte Météo France

 

 

Les chauffages collectifs sont coupés

Dans de nombreux immeubles, le chauffage collectif est généralement coupé à la mi-avril. Par conséquent, l'épisode de fraîcheur des 10 derniers jours se déroule sans chauffage pour un certain nombre de français. À températures extérieures égales, celles des habitations sont donc plus basses qu'en hiver. Ce facteur est important et rend la fraîcheur printanière plus pénible à vivre. Récemment, certains habitants concernés par le chauffage collectif indiquent avoir dû employer des chauffages d'appoint pour pallier aux températures trop basses dans leurs logements.

Le chauffage collectif est souvent coupé après la mi-avril - photo d'illustration

 

 

Des jours plus longs qui invitent à sortir

Un facteur qui n'est pas à négliger est la durée du jour. Le passage à l'heure d'été s'ajoute à une augmentation considérable de la durée du jour au cours du mois d'avril. À Paris, elle passe de 12h52 le 1er avril à 14h31 le 30 avril, soit une augmentation de quasiment 1h40 en un mois. Fin avril, le soleil se couche vers 21 heures et cette clarté qui nous accompagne jusque tard donne envie de sortir, de prendre un verre en terrasse ou de dîner en extérieur. La fraîcheur d'avril constitue donc une véritable frustration, contrairement aux soirées d'hiver où la nuit tombe tôt et incite plutôt à rentrer au chaud chez soi.

Heure de lever et coucher de soleil et durée du jour à Paris au cours de l'année

 

 

Le réchauffement modifie nos repères

Par ailleurs, il faut ajouter que le réchauffement climatique a totalement bouleversé notre perception de ce qu'est un mois d'avril "normal". En France, avril est le mois de l'année qui s'est le plus réchauffé depuis le début du siècle. Depuis 2007, nous avons assisté à plusieurs mois d'avril remarquablement chauds : avril 2007, avril 2011, avril 2018, avril 2020. De plus, les coups de chaleur précoces en avril ont été nombreux au cours des dernières années, faisant parfois tomber des records. À force de vivre des journées estivales précoces, nous finissons par croire qu'elles sont la norme, et nous nous étonnons lorsque le temps est très frais à cette période de l'année.

Anomalie thermique en France lors du mois d'avril de 1972 à 2021 - Météo France

 

 

Ressenti et perception environnementale

Enfin, d'autres facteurs pourraient être cités. On peut notamment souligner que le soleil d'avril tape nettement plus fort qu'en hiver. À la moindre éclaircie, il fait meilleur et dès lors que les nuages reviennent, la différence de température est plus importante qu’avec le pâle soleil de l'hiver. L'environnement qui nous entoure joue également un rôle. Nous avons tendance à associer le retour des fleurs et des arbres à des températures clémentes. Or, c'est loin d'être toujours le cas et les producteurs de fruits en font malheureusement les frais ces derniers printemps...

La végétation florissante s'accompagne d'envies de profiter de l'extérieur - photo d'illustration

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/pourquoi-la-fraicheur-en-avril-est-elle-si-mal-percue
<![CDATA[À quand le retour du beau temps sur la France ?]]>

Nous vivons un printemps décidément bien chaotique avec des conditions fréquemment humides et une fraîcheur sensible depuis une dizaine de jours. À quand le retour des beaux jours ? Éléments de réponse.

 

Fin de semaine moins fraîche mais instable

Une chose est certaine : le retour des beaux jours ne sera pas pour la suite de cette semaine. Les nuages domineront largement les débats ce jeudi 25 avril 2024 avec des averses circulant notamment au sud-ouest (quelques unes au nord-est en matinée). L'instabilité va croître en fin de semaine avec une multiplication des averses vendredi, localement orageuses dans le nord-ouest et le sud-est. Le week-end promet d'être agité. Si l'est profitera d'un samedi calme, averses et orages éclateront sur une large moitié ouest et les Cévennes puis cette humidité gagnera l'est dimanche, liée à une dépression remontant du golfe de Gascogne vers la Manche.

Prévisions du temps du jeudi 25 au dimanche 28 avril 2024 - Météo Villes

 

 

La seule bonne nouvelle des prochains jours viendra de la remontée des températures, en raison de la bascule du flux au secteur sud à partir du vendredi 26 avril 2024. Après un jeudi encore bien frais, le mercure gagnera un à deux degrés vendredi avant une hausse plus nette samedi. Ce redoux sera plus franc dans la partie est de la France - grâce à un temps plus calme - avec des maximales atteignant souvent 18 à 20°C. Dans l'ouest, l'instabilité ne permettra pas véritablement d'en profiter. Dès dimanche, les températures deviendront homogènes, le plus souvent comprises entre 15 et 18°C en après-midi, des niveaux proches des normales (malgré quelques différences régionales).

Prévisions des températures maximales du jeudi 25 au dimanche 28 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Semaine prochaine : l'instabilité continue

Aucune amélioration n'est à prévoir au cours de la semaine prochaine, bien au contraire. En effet, plusieurs anomalies dépressionnaires devraient circuler sur les Îles Britanniques et le golfe de Gascogne tout en s'étendant vers le proche-méditerranéen. Exposée aux basses pressions, la France va vivre une semaine du 29 avril au 5 mai 2024 très instable avec plusieurs salves pluvio-orageuses, plus ou moins actives selon les jours et les régions (au gré de la localisation des anomalies dépressionnaires).

Situation météo dominante en Europe en semaine du 29 avril au 5 mai 2024 - Météo Villes

 

 

Ainsi, la France devrait être l'épicentre de l'anomalie humide au cours de la semaine du lundi 29 avril au dimanche 5 mai 2024. De forts signaux vers une météo très arrosée sont visibles sur la plupart des modèles. Ci-dessous, le modèle européen met en évidence une pluviométrie nettement supérieure à la normale, particulièrement dans le sud de la France où l'agitation serait la plus marquée.

Anomalie pluviométrique en Europe en semaine du 29 avril au 5 mai 2024 - via ECMWF

 

 

Ainsi, c'est la partie sud de la France qui devrait être la plus arrosée, car située au plus près des anomalies dépressionnaires qui devraient glisser en Méditerranée. S'il est trop tôt pour détailler les régions les plus arrosées et les quantités de pluie, de nombreux scénarios modélisent des cumuls pouvant atteindre les 100 mm vers les Pyrénées et en Occitanie et parfois les 200 mm dans les Cévennes d'ici à la fin de la semaine prochaine !

Modélisation des cumuls de précipitations jusqu'au samedi 4 mai 2024 (modèle européen) - via meteologix.com

 

 

À quand une véritable amélioration ?

Si le maintien d'un temps instable au cours des 10 prochains jours semble acquis, on décèle quelques signaux vers un possible changement à plus long terme. Comme l'illustre la carte ci-dessous, la pluviométrie pourrait nettement reculer sur l'Europe de l'Ouest et le bassin méditerranéen au cours de la semaine du 6 au 12 mai 2024, selon le modèle européen. Cependant, cette tendance est à prendre avec des pincettes car les incertitudes à cette échéance sont encore considérables.

Anomalie pluviométrique en Europe en semaine du 6 au 12 mai 2024 - via ECMWF

 

 

Le diagramme ci-dessous montre les différents scénarios de pression atmosphérique pour Paris jusqu'au 10 mai prochain. Il permet de mesurer l'ampleur des incertitudes quant à l'évolution du temps à une échéance de 10 jours. Si l'on note une petite hausse de la pression moyenne, les scénarios divergent très fortement avec des modélisations anticycloniques s'opposant à des modélisations dépressionnaires. La faute aux petites anomalies dépressionnaires (gouttes froides) qui pourraient encore traîner dans les parages de l'Europe de l'Ouest et dont la circulation est très difficile à anticiper pour les modèles.

Différents scénarios de pression à Paris du 24 avril au 10 mai 2024 - via meteociel.fr

 

Conclusion : Il n'est pour le moment pas possible de donner une date fiable pour le retour de conditions anticycloniques et ensoleillées en France. La seule certitude est que la météo va rester instable lors des 10 prochains jours. Au delà, la fiabilité apparaît très limitée et invite à la prudence. Il faudra donc encore prendre votre mal en patience si vous rêvez de longues journées ensoleillées...

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/a-quand-le-retour-du-beau-temps-sur-la-france
<![CDATA[Nouvelle année de gel printanier dommageable pour la végétation]]>

Bougies allumées dans les vignes de Chassagne-Montrachet (21) - photo Aymeric Magnabal-Tonot

 

Les gelées étaient fréquentes ces deux dernières nuits avec localement jusqu'à -5°C, endommageant les cultures dans plusieurs régions. Un scénario qui se répète ces dernières années...

 

De nombreuses gelées ces 22 et 23 avril

Déjà fréquemment négatives du sud-ouest au nord-est de la France à l'aube du lundi 22 avril 2024, les températures sont encore descendues d'un cran cette nuit du mardi 23 avril. Au petit matin, le thermomètre a plongé jusqu'à -5,3°C à Chaumont dans le département de la Haute-Marne, -4,6°C à Buhl-Lorraine en Moselle et -4,4°C à Livernon dans le Lot ! On a noté également -3,5°C à Guéret dans la Creuse, -3°C à Dauphin dans les Alpes-de-Haute-Provence, -2,4°C à Tanques dans l'Orne ou encore -1,9°C à Peyrolles-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône.

Gelées notables enregistrées ce mardi 23 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Les deux dernières nuits de gel ont fait des dégâts dans plusieurs régions. Les producteurs de fruits ont tenté par tous les moyens de limiter l'ampleur des dégâts liés au gel, allumant des bougies sur leurs parcelles ou utilisant l'aspersion (envoyer de l'eau sur les cultures pour former un cocon de glace protecteur autour des bourgeons). Ces méthodes ont un coût que ne peuvent assumer tous les producteurs. Ceux qui n'ont pas pu les employer constatent des dégâts parfois importants, comme le montre la photo ci-dessous dans les vignes de Rians dans le Var, où le thermomètre est descendu entre -1 et -2°C. Des pertes sont aussi signalées entre le Massif Central et le nord-est de la France.

Vignes brûlées par le gel à Rians (Var) ce mardi 23 avril 2024 - photo Château Pigoudet

 

 

Gel dommageable d'avril : une répétition problématique

C'est une statistique qui pose problème : avec le gel de ce mois d'avril 2024, ce sont désormais 5 des 7 derniers printemps qui ont connu des épisodes de gelées tardives et dommageables en France (à des degrés variables en fonction des années) ! Seuls 2018 et 2020 ont échappé à la règle. En 2019, des gelées dommageables étaient survenues les 13 et 14 avril. La situation avait été véritablement dramatique en 2017 avec des gelées très étendues entre le 19 et le 22 avril. On avait mesuré -4°C à Troyes (10) et Pontoise (95), -5°C à Reims (51) et -7°C à Charleville-Mézières (08), causant des pertes conséquentes pour les producteurs de fruits.

Braseros dans les vignes de Chablis (Yonne) le 6 avril 2021 - photo Titouan Rimbault

 

 

Après un répit au printemps 2020, nous sommes sur la quatrième année consécutive de gel printanier problématique. Assez limités en avril 2023, les dégâts avaient été plus importants en 2021 et en 2022 du fait d'une végétation très avancée. En 2021, de nombreux records de froid étaient tombés entre le 5 et le 8 avril. Il avait fait -8,0°C à Rueil (28), -7,8°C à Auberive (52), -7,4°C à Saint-Étienne et -6,9°C à Beauvais ! Nous avions perdu 50 à 60% des prunes et des cerises et 30% des vignes. Certaines parcelles étaient détruites à 100% ! Il y en avait eu pour 4 milliards d'euros de dégâts...

Records de froid du 5 au 8 avril 2021 et neige à Rouen le 7 avril 2021 - Chronique Météo Villes

 

 

Gelées : une menace présente jusqu'en mai

Le gel est encore fréquent au mois d'avril, sauf sur les régions bordant l'océan et la Méditerranée où les dernières gelées sont plutôt observées fin mars. Du sud-ouest au Nord, il peut généralement geler jusqu'à la fin du mois d'avril. Des valeurs négatives peuvent encore être observées en première quinzaine de mai du Massif Central au nord-est. En plaine, le risque devient très limité à la mi-mai. C'est la raison pour laquelle les Saints de Glace - les 11, 12 & 13 mai, sont souvent utilisés en guise de repère temporel. On estime qu'au delà de ces dates, les jardiniers peuvent mettre en terre les plantes qui craignent le gel, car le risque devient minime.

Date des dernières gelées en France - Météo Villes

 

 

Il est important de rappeler qu'il a toujours gelé en avril mais que les conséquences de ces gelées augmentent à cause du changement climatique. En effet, avec des hivers de plus en plus doux, la végétation se réveille de plus en plus tôt et devient donc de plus en plus vulnérable aux gelées printanières. Selon les projections climatiques, cela ne risque pas de s'arranger car la date de début de végétation devrait avancer plus vite que celle de la dernière gelée... Au siècle dernier, on parlait beaucoup moins des gelées d'avril car les bourgeons étaient encore fermés lorsqu'elles survenaient et il n'y avait donc que très peu de perte.

Projection de la date de début de végétation de la vigne (en vert) et celle de la dernière gelée (en bleu) jusqu'en 2100 - via DRIAS

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/nouvelle-annee-de-gel-printanier-dommageable-pour-la-vegetation
<![CDATA[Épisode de froid marqué en France, et ailleurs ?]]> Un temps très frais voire froid pour la période ces derniers jours

 

Après un début du mois d'avril particulièrement doux et même chaud sur la majorité de la France, un temps très frais à pris le relais sur notre pays ces derniers jours. Depuis la mi-avril, les températures sont en effet repassées sous les normales de la période et cette fraîcheur hors-saison pourrait d'ailleurs persister jusqu'à la fin du mois même si une remontée des températures est attendue d'ici la fin de semaine.

Animation des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 22 au 30 avril 2024 – Via TropicalTidBits

 

L'impression est donc loin d'être printanière pour cette dernière décade d'avril sur la France avec un ressenti plutôt digne d'un début mars. Toutefois, même si les températures, minimales ou maximales, sont particulièrement basses, celles-ci n'atteignent pas les records de la période, et ce malgré un ressenti parfois bien hivernal.

 

Cette impression vraiment froide vient en partie du fait que les températures sont globalement bien plus douces que les moyennes depuis le début de l'année sur la France. Si on excepte une période plus froide durant le mois de janvier, c'est en effet la douceur qui règne depuis le 1er janvier avec même les premières sensations de chaleur estivale entre la fin du mois de mars et le début du mois d'avril.

Évolution de l'indicateur thermique national depuis le 1er janvier 2024 sur la France – Via Infoclimat.fr

 

Ce temps très frais voire assez froid vient donc nous rappeler le fameux dicton « en avril, ne te découvre pas d'un fil ». Les épisodes de fraîcheur ne sont en effet pas exceptionnels en cette période de l'année, même si ceux-ci se produisent en général durant la première quinzaine.

Record de froid pour la dernière décade d'avril pour nos villes expertisées - Météo-Villes

 

Ce qui est plus exceptionnel, c'est notamment la durée de cette fraîcheur, qui devrait encore perdurer durant au moins une semaine on le rappelle, soit un total de près de 2 semaines de températures sous les normales de saison. Ce type d'épisode est devenu relativement rare depuis la fin de l'année 2021 où ce sont au contraire les températures anormalement élevées qui ont largement dominé sur notre pays.

Évolution de l'indicateur thermique national depuis le début de l'année 2021 – Via Infoclimat.fr

 

Cette période de fraîcheur durable semble donc apparaître comme une anomalie dans la tendance observée depuis maintenant plus de deux ans. Outre des températures dignes d'une fin d'hiver, c'est notamment la durée de cette fraîcheur qui est relativement exceptionnelle, notamment en se basant sur les températures moyennes observées ces 3 dernières années sur notre pays.

 

La France est-elle la seule région concernée ?

Les températures sont donc bien plus basses que la moyenne sur notre pays, mais ce cas est-il isolé comparé au reste du monde ?

La fraîcheur est actuellement assez marquée pour la période sur une large partie de l'Europe de l'Ouest et de l'Europe du Nord de façon similaire à la France avec des températures situées largement sous les normales sur ces régions. Celles-ci se retrouvent en effet, comme notre pays, influencées par un flux à dominante Nord/Nord-Est apportant de l'air particulièrement frais voire froid pour la période.

Anomalies de températures à 2m ce 22 avril 2024 à travers le monde – Via Climate Reanalyzer

 

Le constat est le même sur une large partie de l'Amérique du Nord, notamment entre l'Est et le Sud des États-Unis et plus particulièrement sur l'Est du Canada, qui observe les anomalies de températures les plus basses actuellement.

Toutefois, ces anomalies froides ne sont pas véritablement exceptionnelles sur ces régions et sont engendrées par la circulation atmosphérique, on peut d'ailleurs noter que celles-ci sont bordées d'anomalies bien plus douces voire chaudes, caractéristiques d'un courant d'altitude ondulant.

Situation atmosphérique entre l'Europe et l'Atlantique pour le milieu de semaine du 22 au 28 avril 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

A l'échelle du globe, ce sont au contraire les anomalies douces voire chaudes qui dominent, se montrant même particulièrement marquées près de l'Arctique, du Sud de la Russie, sur une large partie de l'Afrique ou encore entre l'Asie, l'Ouest des États-Unis et le Sud de l'Amérique.

Les températures moyennes mondiales sont d'ailleurs situées au-dessus des précédents records actuellement, ce qui est très régulièrement le cas depuis plus de 10 mois.

 


Évolution des températures moyennes mondiales depuis le 1er janvier
– Via ClimateReanalyzer

 

Ce temps très frais durable que nous connaissons en cette seconde quinzaine d'avril 2024 sur la France n'est donc pas représentatif du reste du monde où la tendance reste anormalement chaude depuis maintenant plusieurs mois.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/episode-de-froid-marque-en-france-et-ailleurs
<![CDATA[Le froid actuel est-il si exceptionnel ?]]> Nous sommes fin avril, et les températures peinent à dépasser les +10°C en plaine. Durant ces prochains jours, les températures pourraient atteindre des valeurs situées 8 à 10°C sous les normes.

Ce froid peut paraître difficilement supportable à la sortie de l'hiver... Un hiver encore une fois très doux qui n'aide pas à faire la différence entre les saisons qui passent. Il renforce cette sensation de "froid qui s'éternise".

 

 

Des coups de froid réguliers au printemps

 

 

Le printemps 2023 ne fut marqué que par un bref épisode de gel en avril. Il faut donc remonter à 2022 pour retrouver des valeurs très froides au printemps.

 

En 2022, l'indicateur thermique national avait atteint -1.5°C pour les températures minimales soit la nuit d'avril la plus froide depuis 1947 !

 

 

Indicateur thermique national du 4 avril 2022 - Météo-Villes

 

 

 

En 2021 le phénomène de coup de froid et de gelées tardives s'était déjà produit produisant l'une des plus grandes catastrophes agricoles de l'histoire du pays. Sur le vignoble, les pertes se sont élevées à entre 50 et 80%, et les pertes arboricoles se sont également montrées extrêmement importante, avec une inflation du prix des fruits français.

PhotoLive, la météo en photos, en temps réel.

Lutte contre les fortes gelées sur les pommiers en fleur le 8 avril 2021 - Infoclimat

 

 

 

PhotoLive, la météo en photos, en temps réel.

Chute de neige en plaine le matin du 7 avril 2021 dans l'Ain (231m d'altitude) - Infoclimat

 

 

En 2019, la France avait également subi d'importantes coulées d'air froid au printemps, avec des températures descendant jusqu'à -7°C sur les parcelles de vignes bourguignonnes. Des moyens colossaux ont été déployés cette année là pour lutter contre le gel, les parcelles se sont couvertes de bougies ou d'arroseurs entraînant une pollution importante aux fumées. Des cas d'utilisation d'hélicoptères pour brasser l'air plus doux situé en hauteur ont également été reportés.

 

 

Bougies de lutte contre le gel dans les vignobles de Bourgogne - 14 avril 2019 - Vincent Dancer

 

 

 

D'autres épisodes de gel tardif ont également été reportés en avril 2017, entre fin avril et début mai 2016.

 

 

Un phénomène qui existe depuis... Toujours !

 

 

Nous pouvons voir que, depuis 2016, soit 8 ans, le phénomène se serait déjà produit 6 fois comptant cette année. Une récurrence particulièrement importante qui interroge. Et pourtant, les coups de froid et la neige en avril ont toujours existé en France, souvent même jusqu'au mois de mai (les fameux "Saints de Glaces").

 

En regardant plus loin dans les archives, nous pouvons retrouver de nombreux cas de descentes froides, et souvent même beaucoup plus froides qu'actuellement.

 

En 1991, la neige a engendré de nombreux problèmes dans le pays le 20 avril avec une circulation rendue chaotique suite à des averses de neige abondantes concernant tout le quart Nord-Est. Le froid concernait tout le pays jusqu'aux régions Méditerranéennes et même... La Corse! La neige ayant recouvert Bastia.

 

 

Chutes de neige en Seine-et-Marne et à Bastia les 20 et 21 avril 1991 - Chronique Météo Villes

 

 

 

Températures minimales (gel tardif) des 21 et 22 avril 1991 - Météo France

 

 

 

En 1989, le mois d'avril fut marqué par une importante descente froide entrainant de nombreuses chutes de neige jusqu'en plaine. Les coupures de journaux de l'époque ne sont pas sans rappeler nos calamités actuelles: Ce coup de froid tardif suivait l'hiver 1988-1989... un hiver doux et sans neige!

 

 

 

Coupure de presse évoquant la neige dans le nord de la France le 4 avril 1989 - Chronique Météo Villes

 

 

 

Le cas d'avril 1976 présente également des parallèles intéressants. L'hiver fut excessivement doux et sec avec la présence d'un vaste anticyclone durant toute la saison froide limitant considérablement les chutes de neige jusqu'en haute montagne. 1976 est aussi connu pour sa sécheresse et ses vagues de chaleur qui ont traumatisé l'agriculture française.

Du 23 au 24 avril 1976, de fortes chutes de neige ont concerné tout le Nord et l'Est du pays. C'est plus particulièrement dans le Centre-Est qu'elles auront entrainé des dégâts importants avec une couche de neige lourde sur les arbres en feuilles.

 

 

 

Coupure de presse montrant la neige dans les Alpes et à Grenoble 1989 le 24 avril 1976 - Chronique Météo Villes

 

 

Pourquoi une telle médiatisation aujourd'hui ?

 

 

Comme nous venons de le voir, la neige, le gel et le froid d'une manière générale ont toujours été un sujet dans notre pays en avril. Le ressenti actuel vient probablement de deux facteurs principaux:

 

 

La saison végétative s'étend

 

Depuis 1950, une augmentation de la durée de la saison végétative de 10 à 15 jours a été observée ce constat s'établit sur des études phénologiques du renecofor en France. Il y a donc plus de chances pour que la végétation, en avance, rencontre des périodes de froid tardif en mars ou en avril. Sa sensibilité est d'autant plus forte que l'avancement phénologique des plantes est important.

Des dégâts importants entraînent des coûts importants et une couverture médiatique en réponse à l'évènement.

 

Un exemple célèbre de ce recul de la date de débourrement des arbres est celle du jour de floraison complète des cerisiers au japon, notée depuis l'an 812.

Date de floraison complète des cerisiers à Kyoto - Serge Zaka

 

 

 

La population française est majoritairement citadine

 

L'exode rural est un phénomène bien connu en démographie. Il a touché la France au 20ème siècle et s'est accéléré au cours des années 60. Aux chiffres de 2021, le taux de ruraux atteint 18.5% contre 81.5% de citadins.

La population est donc maintenant déconnectée de la nature depuis 1 à 2 générations... Ce qui est amplement suffisant pour oublier! Qui ne se préoccupe pas ce qui l'entoure (par là, au point d'en dépendre pour sa vie) ne peut que découvrir le phénomène dans le tard quand vient l'intérêt pour l'information.

 

 

Exode rural en France - Observatoire des Territoires

 

 

Ce froid n'est donc pas exceptionnel, et même plutôt modéré comparé à des épisodes du passé, même proche... Nous souffrons probablement un peu d'amnésie environnementale collective, ainsi que des conséquences de plus en plus visibles du changement climatique!

 

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

 

 

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<![CDATA[Pourquoi les pluies records à Dubaï mercredi dernier?]]> Mercredi dernier, des pluies impressionnantes ont touché Dubaï entraînant dans inondations dans une ville au climat désertique... Retour sur ce phénomène.

 

Le Monde découvre avec stupeur qu'il pleut dans le désert

 

 

Ce 17 avril, Dubaï comme une partie de la Péninsule Arabique fut touchée par une série orageuse remarquable pour la saison. Les Emirats et plus particulièrement Dubaï ont fait la une de l'actualité avec une pluviométrie exceptionnelle de 160mm sur l'aéroport entrainant des inondations majeures dans une ville plate et sans système d'évacuation des eaux efficace.

 

 

Inondations sur fond de Burj Khalifa - Dubaï 17 avril 2024

 

 

Les orages ont été provoqués par la descente d'une goutte froide sur l'une des mers les plus chaudes du monde (le Golfe Persique est la zone maritime la plus chaude au monde avec la Mer Rouge). C'est la rencontre entre ces deux caractéristiques antagoniques qui a provoqué l'instabilité de la masse d'air et cet épisode orageux intense.

 

 

Localisation de l'orage de Dubaï et sa goutte froide associée - MeteoSat IR du 17 avril 2024

 

 

 

Un désert particulier

 

 

Un désert peut se former de plusieurs façons permettant de limiter considérablement les précipitations avec par exemple: le désert d'abri (chaîne de montagne contre les vents dominants - comme le désert de Gobi), le désert d'origine météorologique (renouvellement permanent de cellules anticycloniques - comme le Sahara) ou encore les déserts dus à la présence de courants océaniques froids à proximité (qui limitent l'évaporation et donc les pluies - comme le désert de Namibie).

 

Le Burj Khalifa absorbé par un rideau de pluie orageux le 14 mars 2014 - YouTube

 

Le désert Arabique présente plusieurs de ces caractéristique à savoir le désert d'origine météorologique en partie (présence de cellules anticycloniques tropicales). Mais il s'agit aussi et surtout d'un désert d'abri, coincé entre d'autres déserts sur d'immenses masses continentales.

Ces masses continentales contiennent de petites mers (Mer d'Arabie, Golfe Persique, Mer Rouge) qui, entre les masses continentales ne voient que très peu de courants circuler... Limitant les échanges de chaleur avec le reste du monde... Exactement comme la mer Méditerranée en été qui surchauffe comparativement à l'Atlantique à la même latitude par manque d'échanges. Il y a donc accumulation de chaleur humide avec la saison chaude... Un carburant parfait pour les orages.

 

Prévision d'une goutte froide pouvant entraîner une forte dégradation orageuse sur le Golfe Persique et les Emirats en octobre 2023 - Storm_ae

 

 

Des orages remarquables... pour la saison !

 

 

Ces orages ne sont pas commun de part la saison à laquelle ils se sont produits, mais pas par leur intensité. En effet, une saison orageuse existe sur le Golfe Persique. Elle se produit à peu près au même moment que dans les régions du Bassin Méditerranéen Oriental, à savoir en Novembre - Décembre. A cette saison, les eaux surchauffées libèrent une grande quantité de chaleur humide qui vont interagir avec des gouttes froides descendant du Nord. La présence de reliefs sur le péninsule d'Oman accentue encore le phénomène (comme lors d'un épisode cévenol ! ).

 

 

 

Densité des impacts de foudre en Novembre, le Golfe Persique apparaît en forte activité à la manière de la Méditerranée Orientale - Copernicus DOI 10.5194/essd-13-3219-2021

 

 

En avril, le phénomène est moins fréquent. La température de l'eau est moins chaude et l'anticyclone tropical commence à regonfler... Mais ces phénomènes sont encore possibles.

 

 

Des orages fréquents et violents aux Emirats

 

 

Les orages et les pluies diluviennes qui leur sont associées ne sont donc pas rares aux Emirats. Elles font même partie du climat local. Avec le développement accéléré de cette région du Monde, et les importantes richesses, des activités comme la chasse à l'orage deviennent possibles. Des chasseurs d'orages parcourent cette région et permettent de découvrir des phénomènes impressionnants d'inondations et de tapis de grêle dans le désert, plusieurs fois par mois au pic d'activité de la saison !

Il est même possible d'y observer des orages supercellulaires producteurs de tornades et de grêlons larges comme la paume de la main.

 

 

Orage supercellulaire arrivant à Dubaï et chute de foudre sur le Burj Khalifa en octobre 2023 - IG Storm_ae

 

 

Base en rotation rapide (orage supercellulaire) sur le désert émirati en janvier 2023 - Twitter

 

 

Inondations et chute de grosse grêle dans le désert d'Oman le 12 février 2024 - Storm_ae

 

 

 

Pourquoi les Émirats sont-ils un désert si les inondations et les orages y sont fréquents ?

 

 

Pour devenir un désert, la quantité de pluie tombé en un instant T ne compte pas réellement. S'il pleut l'équivalent d'un an de pluie en France sur une seule journée, il y aura un jour de violentes inondations, suivi de 364 jours d'aridité totale. Il s'agit d'une version extrême du climat méditerranéen qui est caractérisé par des périodes sèches entrecoupées de pluies violentes. Les origines (mer chaude libérant de la chaleur humide déstabilisée par des poches d'air froid en altitude...) sont les mêmes... La latitude est simplement plus basse.

Ceci entraîne une chaleur humide plus importante, donc des phénomènes orageux plus violents... Mais aussi plus rares et dispersés car l'air froid a plus de mal à pénétrer sous ces latitudes.

 

 

Passage de cellules orageuses violentes mais isolées le 05 Novembre 2023 - NCM UAE

 

Théorie complotistes et géo-ingénierie - Un fantasme médiatique sur lit de  ̶d̶é̶b̶i̶ ... crédulité

 

Des complotistes de la modification climatique par les chemtrails aux journaux sérieux comme La Tribune de Genève ou d'autres plus douteux comme Korii, cet épisode pluvieux "exceptionnel" déchaîne les passions sur internet... Et satisfait des ambitions aux conclusions fallacieuses.

 

Internet au lendemain d'un orage dans le désert des Emirats - 2024

 

Pour reprendre quelques uns de ces arguments, voici ce que nous pouvons en dire avec un peu de réflexion:

 

Complotisme: "Ils l'avouent, ils trafiquent les nuages pour contrôler la météo". >>> Les techniques d'ensemencement à l'iodure d'argent principalement sont étudiées... et publiques depuis 1946 un clic sur wikipédia. Oui, vous le disiez... Mais c'est connu de tous depuis avant votre naissance, certainement.

 

Journalistes à sensations, étude de l'efficacité de la méthode: "7 avions ont décollé pour ensemencer les nuages, il a plu: l'ensemencement a fonctionné". >>> Non. Un ensemencement de nuages consiste en la pulvérisation d'aérosols artificiels pour supporter la formation de gouttes de pluie.

...Sauf preuve du contraire, une tempête survolant un désert de sable soulève des quantités considérables d'aérosols... Rendant les quantités relâchées pour l'ensemencement des nuages ridicules et ses effets indifférenciés d'un bruit de fond statistique. On ne peut pas parler de victoire ni d'effet mesurable.

 

 

Cette valeur de 160mm est-elle vraiment significative?

 

Nous arrivons à présent au cœur de la raison de cette envolée médiatique et complotiste. Il est tombé 160mm dans le désert Emirati. Est-ce vraiment exceptionnel ?

Oui si l'on se place dans le référentiel d'un point unique. En climat désertique, même dans le Golfe Persique, les orages et les précipitations violentes sont rares sur un point précis. Il est indéniable que c'est la première fois qu'il tombe 160mm d'un coup sur le pluviomètre de l'aéroport de Dubaï

Non car c'est oublier le biais statistique suivant: La région est désertique, elle ne comporte donc qu'un réseau de stations météo extrêmement ténu et de nombreux orages passent entre les mailles. Il ne faut pas oublier également que les orages sont des phénomènes isolés, et leur cœur de précipitations intenses l'est encore plus. Ainsi, ces précipitations intenses peuvent passer juste à côté d'un pluviomètre positionné sur un réseau déjà faiblement pourvu.

 

Pour s'en rendre compte... Les dernières inondations à Dubaï remontent au 17 novembre 2023 soit à peine 5 mois avant ce 17 avril 2024. Le cœur de l'orage n'est tout simplement pas passé sur ce pluviomètre spécifique.

 

 

Prise d'écran de TikTok concernant les inondations du 17 novembre 2023 à Dubaï - TikTok

 

 

Vers une humidification du climat du Golfe Persique avec le Réchauffement Climatique

 

Les pluies devraient augmenter dans cette région avec le Réchauffement Climatique. En effet, les températures en hausse auront pour effet de forcer encore d'avantage le réchauffement de la mer et donc la libération de chaleur humide et par remontée des pluies de mousson de l'Océan Indien. Les pluies pourront donc être plus fréquentes et plus violentes comme nous pouvons le lires dans différentes études.

 

Projection de modification des précipitations mensuelles (+/- x mm/mois) - ResearchGate DOI:10.20944/preprints202309.0153.v1

 

La région peut même subir des cyclones tropicaux. Bien que le Golfe Persique soit assez protégé de ce phénomène (petite taille, montagnes...), Oman verrait probablement sa climatologie de cyclone tropicaux augmenter significativement avec le Réchauffement Climatique. La MJO (Oscillation de Madden-Julian) dans un contexte d'eaux plus chaudes serait plus à même de produire des cyclones, ou des cyclones plus violents.

 

Dégâts du Cyclone Shaheen à Oman en octobre 2021 - AFP

 

Le Cyclone Shaheen entre Oman et l'Iran, en mer d'Arabie à proximité du Golfe Persique - NOAA

 

Le cyclone Gonu dans le Golfe d'Oman en 2007 - NASA Images

 

 

Nous n'avons pas fini de voir la pluie tomber sur Dubaï et les Émirats !

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/pourquoi-les-pluies-records-a-dubai-mercredi-dernier
<![CDATA[Gelées, neige et persistance du froid dans les prochains jours]]> Une fraîcheur marquée avec le retour des gelées jusqu'en plaine

Après un début avril particulièrement doux et même parfois chaud pour la période, les températures ont chuté cette semaine sur la France, repassant même largement sous les moyennes de saison.

 

Un flux de Nord/Nord-Ouest très frais s'est en effet mis en place en bordure de l'anticyclone présent sur l'Atlantique, apportant des températures bien inférieures au normales au sol comme en altitude.

Situation du vendredi 19 avril 2024 sur l'Europe – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Le ressenti est donc bien plus frais que ce que nous avons pu connaître ces dernières semaine depuis maintenant plusieurs jours avec même le retour de gelées jusqu'en plaine, se montrant parfois marquées ce matin du 19 avril sur le Sud et l'Est de la France.

Températures minimales relevées ce 19 avril 2024 sur la France – Météo-Villes

 

Avec la persistance de ce flux à dominante Nord, les températures vont rester largement en-dessous des normales de saison sur la France dans les prochains jours avec des matinées parfois froides et des après-midi restant fraîches sur la majorité du pays.

Évolution des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 19 au 26 avril 2024 – Via TropicalTidBits

 

Le risque de gel nocturne, particulièrement problématique pour la végétation déjà très avancée pour la période, dépendra quant à lui de la couverture nuageuse nocturne. Si les nuits claires favoriseront les gelées jusqu'en plaine, les nuits plus nuageuses devraient quant à elles le limiter.

 

D'ici le milieu de semaine prochaine, c'est notamment entre le Centre et l'Est de la France que le risque de gelées jusqu'en plaine sera le plus marqué, de façon similaire à ce que nous avons pu connaître ce matin du 19 avril.

Évolution du risque de gel sur la France du 20 au 25 avril 2024 – Via Wofrance.fr

 

Ces basses températures devraient persister au moins jusqu'en fin de semaine prochaine, la situation n'évoluant que très peu en altitude.

Anomalies de températures à 2m sur l'Europe durant la semaine du 22 au 28 avril 2024 - ECMWF

 

Retour de la neige jusqu'à basse altitude

La baisse des températures s'est également accompagnée d'un retour de la neige en montagne ces derniers jours, tombant même jusqu'à basse voire très basse altitude en journée du 18 avril.

Neige dès 400m d'altitude au matin du 18 avril à Aiguebelette-le-Lac (Savoie) – Via Viewsurf

 

Plus en altitude, ces chutes de neige se sont montrées bien plus importantes ces derniers jours, notamment sur les massifs de l'Est et du Nord-Est où on a parfois pu relever plus de 10 voire 20cm d'or blanc alors que la douceur y régnait encore le week-end précédent.

20cm de neige aux Fourgs (25), 1150m d'altitude au matin du 18 avril 2024 – Via Twitter @Meteo_FC

 

Sous l'influence de petits creux dépressionnaires, le risque de neige va persister dans les prochains jours sur nos reliefs et ce dès la basse altitude. Les flocons pourront en effet tomber dès 700-800m sur les reliefs de l'Est durant le week-end, sensiblement plus haut par la suite.

 

Ainsi, les quantités de neige seront parfois notables une nouvelle fois dès la moyenne montagne d'ici la fin de semaine prochaine, apportant un ressenti de nouveau très hivernal en pleines vacances de printemps.

Quantité de neige attendues sur les reliefs français entre le 19 et le 26 avril 2024 – Via Skipass

 

Vers la persistance de la fraîcheur jusqu'au début du mois de mai ?

D'après les dernières modélisations, il semblerait d'ailleurs que ce temps frais voire très frais persiste au moins jusqu'à la fin du mois d'avril voire jusqu'au début du mois de mai. Le modèle européen ECMWF n'envisage en effet aucune anomalie douce pour la première semaine de mai sur la France et une partie de l'Ouest de l'Europe, induisant donc des températures restant fraîches pour la période de façon durable, contrairement à ce que nous avons pu connaître depuis le début de l'année.

Anomalies de températures à 2m sur l'Europe pour la semaine du 29 avril au 5 mai – ECMWF

 

Un radoucissement pourrait ensuite s'opérer autour de la fin de la première décade du mois de mai, bien que les températures ne s'avéreraient pas particulièrement douces pour autant, notamment sur l'Est du pays. Une tendance qu'il conviendra de confirmer d'ici la fin du mois d'avril.

 

Anomalies de températures à 2m sur l'Europe pour la semaine du 6 au 12 mai – ECMWF

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/gelees-neige-et-persistance-du-froid-dans-les-prochains-jours